Constantinople
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Contient : léon (21), alexandre (4)(...) La dynastie théodosienne était issue d'Espagne; ses successeurs étaient pour la plupart originaires de la partie non grecque de la péninsule balkanique, tels les Thraces Marcien etLéonIer, l'Epirote Anastase, l'Illyrien Justin Ier; on trouve même un pur barbare, l'Isaurien Zénon, qui s'appelait Tarasicodissa avant son avènement. (...)
L'influence des Goths se fit sentir à Constantinople même, par l'intermédiaire des chefs de l'armée, jusque sousLéonIer. Celui-ci voulut la neutraliser en faisant appel à d'autres Barbares installés en Asie Mineure, les Isauriens. (...)
Après lui, Anastase II et Théodose III, tous deux fonctionnaires civils, mais portés au trône et renversés successivement par une armée versatile, employèrent leurs courtes années de règne à préparer la capitale en vue d'un second assaut des Arabes. Un dernier soulèvement donna en 717 le pouvoir au stratège du thème des Anatoliques,Léon. Une nouvelle dynastie s'intallait, qui allait régner à Byzance durant tout le VIIIe siècle . L'iconoclasme: dynasties isaurienne et amorienne (717-867) : La sévérité des historiens des siècles passés à l'égard de l'Empire byzantin tient en grande partie aux querelles religieuses qui s'y sont succédé presque sans interruption jusqu'au milieu du IXe siècle, et qui ont semblé si futiles aux esprits modernes. (...)
Désormais le patriarche sera, à de rares exceptions près, le fidèle agent de la politique impériale; en retour, les empereurs serviront, d'une part, l'ambition des patriarches contre l'autorité romaine, d'autre part, la vaste expansion du christianisme oriental à travers les pays slaves. Cette époque décisive commence par le règne brillant deLéonIII, qui sut défendre Constantinople contre les Arabes avec autant d'efficacité que l'avait fait Constantin IV, et les refoula hors de l'Asie Mineure avec l'aide des Khazars. (...)
Celui-ci, qui avait déjà trouvé profit à l'abaissement des patriarches d'Antioche et d'Alexandrie devenus sujets des musulmans, se voyait ainsi nanti en Orient d'une autorité spirituelle comparable à celle du pape en Occident. Conséquences de la perte de Ravenne : Le fils deLéonIII, Constantin V, profita du déclin des Omeyyades, que les Abbassides devaient détrôner en 750, pour prendre l'offensive en Arménie, en Mésopotamie et en Syrie, tout en réussissant à tenir en respect les Bulgares. (...)
Il en résulta une violente persécution contre les moines, qui émigrèrent en grand nombre vers l'Occident. La persécution se ralentit sousLéonIV, sans doute à l'instigation de sa femme Irène, qui était fort amie des moines, et, par conséquent, des images. La mort prématurée deLéonIV fit d'Irène la détentrice réelle du pouvoir, qui revenait officiellement à son jeune fils Constantin VI: elle n'eut rien de plus pressé que de convoquer, en 787, un nouveau concile, le deuxième concile de Nicée, qui rétablit le culte des images. (...)
Cette défaite causa sa chute et le parti iconoclaste revint au pouvoir en la personne d'un stratège d'origine arménienne,LéonV . La doctrine iconoclaste régna de nouveau sousLéonV et, après l'assassinat de celui-ci, sous Michel II, fondateur de la dynastie amorienne, et sous son fils Théophile, mais avec moins de dureté qu'au temps de Constantin V, parce que le parti orthodoxe s'était considérablement renforcé et que l'attention des empereurs était détournée des questions religieuses par d'autres soucis. La mort inopinée de Kroum avait ramené la tranquillité sur le front bulgare (814), mais la terrible rébellion de Thomas le Slave mis l'Asie Mineure, puis la Thrace, à feu et à sang, de 820 à 823; et les Arabes, progressant toujours en Méditerranée, emportaient la Crète, débarquaient en Sicile. (...)
Prospérité matérielle et développement culturel : L'expansion politique de l'Empire se double d'un développement culturel; amorcé sous les Amoriens, il a été consciemment encouragé, voire dirigé par la plupart des souverains macédoniens (avec, il est vrai, une exception notable qui est Basile II); les uns furent surtout des lettrés commeLéonVI et Constantin VII, les autres de grands bâtisseurs, tel Basile Ier. L'art vénitien et l'art slave sont encore là aujourd'hui pour attester combien cette politique a servi le prestige et, par conséquent l'influence de Byzance en Orient comme en Occident. (...)
Les Macédoniens se sont appliqués à simplifier et à remettre à jour le lourd appareil de lois légué par Justinien. Ce fut surtout l'oeuvre deLéonVI, dont les Basiliques firent tomber en désuétude les recueils juridiques publiés sous Justinien. (...)
Dans la première (867-944) que clôt le règne décisif de Romain Lécapène, on voit s'édifier l'oeuvre législative deLéonVI et le vaste monument littéraire et scientifique de Constantin VII; en Orient et en Occident, l'Empire fait front devant les Arabes, avec des succès divers, mais il n'échappe qu'à grand-peine au péril que lui fait courir le tsar de Bulgarie, Syméon. (...)
S'il se révéla comme un souverain capable de faire face aux Arabes, il est surtout connu pour son oeuvre de législateur. Son filsLéonVI, grand lettré, élève de Photius (que du reste il déposa et exila), fut un grand législateur; il acheva, comme on l'a dit, l'oeuvre juridique de Basile et publia plus de cent édits ou Novelles qui, dans l'ensemble, accentuèrent fortement la centralisation du gouvernement. (...)
Le grand défaut de cette oeuvre imposante a été de supprimer les obstacles que la loi opposait à l'accaparement des terres par l'aristocratie des fonctionnaires. Les successeurs deLéonVI devront revenir sur ces dispositions imprudentes. C'est sous le règne de cet empereur que se place l'avènement du plus grand souverain bulgare, Syméon, et ses premières entreprises contre Byzance, au grand profit des Arabes qui achevèrent la conquête de la Sicile, écumèrent l'Egée, mirent à sac Thessalonique (904). Après le règne aussi court qu'insignifiant d'Alexandre, la régence fut d'abord exercée par le patriarche Nicolas Mystikos au nom du jeune Constantin VII (qui n'avait alors que sept ans et ne commencera véritablement à exercer le pouvoir que trente-trois ans plus tard). (...)
Après la mort de Jean Tzimiskès, le pouvoir effectif revint, non sans difficulté du reste, aux descendants directs de Basile Ier, qui ne l'avaient, en somme, exercé qu'à de rares intervalles et sans éclat depuis la mort deLéonVI. L'Empire eut la chance d'avoir Basile II le Bulgaroctone (957-1025) à sa tête dans la terrible lutte qui l'opposa à la Bulgarie renaissante. (...)
Cette politique impérialiste et interventionniste inquiétait beaucoup l'Occident, particulièrement Venise, menacée par l'annexion de la Dalmatie, et Frédéric Barberousse, qui savait que Manuel, dans le dessein de lui enlever la couronne impériale d'Occident, négociait en sous-main l'union des Eglises avec le papeAlexandreIII et soutenait la ligue Lombarde avec l'or byzantin. Quand l'empereur mourut, quatre ans après la grave défaite de Myrioképhalon infligée par le sultan d'Iconium Kilidj Arslan, il n'avait guère que des ennemis en Occident, et il laissait un Etat épuisé où les charges militaires accablantes dévoraient progressivement toutes les sources de revenus. (...)
On peut citer les monumentales Ethnika du géographe Etienne de Byzance, malheureusement perdues, le traité sur l'astrolabe de Jean Philoponos, précurseur de la mécanique moderne, l'Onomatologos , ou dictionnaire des écrivains célèbres, d'Hésychios de Milet (VIe s.), surtout la Médecine en douze livres d'Alexandrede Tralles, frère de l'architecte de Sainte-Sophie, remarquable par l'importance qu'y prend l'observation méthodique. (...)
En tant qu'écrivain, il est surtout connu pour son Myriobiblion ou Bibliothèque , qui est en fait un ouvrage collectif: c'est le recueil des comptes rendus des livres, très divers, lus par les membres de son cercle. Son disciple, l'empereurLéonVI le Philosophe (866-912), fut comme lui un érudit, un mécène et un animateur. Mais son fils, l'empereur Constantin VII Porphyrogénète (905-959), le fut bien plus encore. (...)
L'histoire aussi subit l'influence de Constantin VII; mais c'est parce que celui-ci met les historiens au service de la propagande impériale: c'est le cas des « continuateurs de Théophane », parmi lesquels Constantin VII lui-même, auteur d'une Vie de Basile Ier , et de Joseph Génésios, qui écrit quatre Livres des Rois (deLéonV à Basile Ier); leur objectivité est évidemment sujette à caution. A la fin du Xe siècle,Léonle Diacre (né en 950), dans ses dix livres qui vont de 959 à 976, fait preuve d'une impartialité et d'une intelligence qui sont d'un véritable historien; son style fleuri et compliqué est imité d'Agathias. Sous le règne de Michel III, on trouve encore une chronique très représentative du genre, celle de Georges Hamartôlos ou Georges le Moine. (...)
Mais elle se teinte volontiers de romanesque et de fantastique: certaines biographies sont de purs romans, comme la Vie de saint Théodore d'Edesse, la Vie de saintLéonde Catane, et surtout la Vie de saint André le Fou par le prêtre Nicéphore (début du Xe s.) qui est même un roman d'anticipation, car on y trouve un étonnant récit de la fin du monde. (...)
Mais très tôt apparaît le plan en croix grecque inscrite, avec des accents provinciaux très marqués à Skripou (où les berceaux nord et sud sont en forte saillie), construite en 873-874, par un certainLéon, protospathaire et propriétaire terrien dans cette région, et à Episkopi de Skyros (895). Comme à Constantinople, il y a un type simple, à quatre supports (Metamorphosis Sotiros à Athènes) et un type composé, à six supports, qui prévaut dans les catholica des couvents importants dont se couvre la Grèce du Xe au XIIe siècle (Panayia de Saint-Luc, Kaisariani, Hosios Meletios, Merbaka, Chonika, Ayia Moni). (...)
Outre plusieurs traités scientifiques et techniques (Dioscoride, sur les vertus curatives des plantes; Theriaca de Nicandre; Géographie de Ptolémée; Cynégétiques du Pseudo-Oppien, etc.), on ne possède qu'un très petit nombre d'ouvrages littéraires (L'Iliade , Le Roman d'Alexandrede Pseudo-Callisthène) et de chroniques historiques (le Skylitzès de Madrid, daté aujourd'hui du XIIe siècle, la Chronique de Constantin Manassès, dans sa traduction bulgare, au Vatican, vers 1345) qui soient illustrés de miniatures. (...)
Dans les oeuvres du IXe et du début du Xe siècle, le dessin reste simple, les cloisons rectilignes, les couleurs peu nombreuses et translucides (couronne votive deLéonVI à Saint-Marc de Venise). La technique se perfectionne dans le courant du Xe siècle: les cloisons dessinent des réseaux plus complexes et plus souples, la palette s'enrichit considérablement et les couleurs deviennent plus opaques et plus intenses (staurothèque du trésor de la cathédrale de Limbourg-sur-Lahn, icône en relief de l'archange Michel à Saint-Marc de Venise, calices de l'empereur Romain et de Théophylacte, dans le même trésor, etc. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...