Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : système (12)(...) Anastase, fonctionnaire âgé qu'Ariadne, la veuve de Zénon, épousa à la demande du Sénat pour que le trône pût lui être donné, fut un grand administrateur et un excellent financier. Il supprima notamment l'exécrablesystèmedes curiales respon sables de l'impôt et créa un corps de percepteurs. Il stimula l'économie urbaine en abolissant l'impôt sur le commerce et l'industrie, l'impopulaire chrysargyre - ce qui eut pour conséquence, il est vrai, de grever encore davantage la propriété rurale. (...)
Mais l'armature de l'Etat était bien plus forte que sous Justinien: la réforme administrative avait substitué aux anciennes provinces, trop petites et trop nombreuses, unsystèmecohérent de thèmes ou divisions militaires, dirigés par des stratèges auxquels était subordonnée l'administration civile. (...)
D'autre part, le haut niveau de la culture était indispensable au recrutement du personnel administratif dont l'Empire avait besoin. C'est en effet sous les Macédoniens que les progrès dusystèmeadministratif sont le plus notables. Le vieux principe qui subordonnait les services dépensiers aux diverses caisses (fisc, domaines de l'Etat ou « patrimoine » de l'empereur) par lesquelles ils étaient alimentés, est définitivement abandonné: l'Etat possède désormais un véritable budget établi par un service autonome, et un véritable ministère des finances, dirigé par le « logothète tou genihou », qui contrôle toutes les sources du revenu fiscal, y compris les biens de l'empereur. (...)
Malgré les efforts de la plupart des empereurs, les grands domaines des couvents et de la noblesse provinciale s'accroissent toujours au détriment de la petite propriété. Il y a là une menace très grave pour le recrutement de l'armée, fondé sur lesystèmedes biens militaires. Pour maintenir des effectifs suffisants, Byzance est contrainte de demander à la guerre l'acquisition de nouveaux territoires. (...)
Son règne fut celui des lettrés, dont le plus marquant est Michel Psellos, et ouvre la période la plus brillante de la culture byzantine. En revanche, l'administration commença à se détériorer: on vit apparaître lesystèmede la ferme des impôts, et l'on commença à remplacer par un versement en espèces le service militaire dû par les stratiotes. (...)
Ni même son administration, bien dégradée depuis l'époque des Macédoniens, comme le montre le recours de plus en plus étendu ausystèmede la ferme des impôts, d'un faible rapport pour l'Etat et odieux à ses sujets. Le budget militaire devient écrasant. Sans doute, les Comnènes ont-ils réussi à reconstituer une armée nationale en ressuscitant lesystèmedes biens militaires sous une forme adaptée à l'esprit du siècle. Déjà ancienne, la pronia (prouoia), concession d'un revenu ou d'un domaine faite par l'Etat à un individu à titre viager, reçoit désormais une destination militaire: des domaines, avec les parèques (serfs) qui les cultivent, passent aux mains de bénéficiaires évidemment choisis dans la noblesse - qui, en échange, non seulement doivent l'impôt du sang à titre personnel, mais la fourniture d'un certain contingent. (...)
Pour reconstituer une infanterie légère, cette redevance en hommes fut même étendue à toutes les propriétés foncières, même ecclésiastiques. Les effectifs réunis grâce à cesystèmerestaient cependant fort insuffisants. Il fallut les compléter en engageant des mercenaires, toujours coûteux, notamment des Russes, des Scandinaves et des Anglais qui composaient la fameuse garde des Varanges. (...)
Il ne put même pas résister à l'attaque de Kalojan, tsar de Bulgarie, venu soutenir la révolte des proniaires grecs, que l'on avait en partie intégrés ausystèmeféodal, mais que la morgue et la brutalité des Latins avaient exaspérés. En 1205, l'empereur Baudouin tombait aux mains du tsar sur le champ de bataille d'Andrinople. (...)
Comme les Paléologues, par manque de terres et d'autorité sur la noblesse, ne pouvaient reconstituer des biens militaires quand les Turcs eurent conquis ceux qui existaient en Asie, il fallut en revenir ausystèmedu mercenariat, doublement ruineux, pour les finances et pour la sécurité intérieure. L'aventure des Almugavares le prouva bientôt. (...)
L'absence de toute figure humaine et la fréquence des images de la croix et des motifs décoratifs correspondent à une tradition protobyzantine, qui s'est perpétuée parfois, dans des régions reculées, après la fin de l'iconoclasme. L'époque des Macédoniens et des Comnènes (IXe-XIIe s.) : A la suite de la crise iconoclaste, unsystèmecohérent de décoration d'église, dont les principes de base resteront à peu près immuables, est élaboré et mis en place à Constantinople. (...)
Ce programme iconographique fut mis en place à Constantinople dans plusieurs églises de la seconde moitié du IXe siècle, mais il n'en subsiste que quelques fragments à Sainte-Sophie, et c'est aujourd'hui dans les riches fondations monastiques du XIe siècle (Saint-Luc en Phocide, la Néa Moni de Chios, Daphni) qu'on en trouve les plus remarquables applications. Cesystèmedécoratif ne prévalut pas immédiatement dans toutes les provinces de l'Empire. Ainsi, en Cappadoce, continuat-on, jusqu'en plein Xe siècle, à décorer les églises, généralement de plan basilical, de cycles narratifs détaillés de la vie du Christ, se déroulant en frises continues sur la voûte et les parois de la nef, tandis que le Christ en gloire figure dans l'abside (églises dites archaïques). (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...