Sarah de Lindt
sur Eric Christ au format (160 Ko)
Contient : dieux (13)(...) La Gnose, ce système de judaïsme mélangé à a philosophie grecque, pose une question: si Dieu existe, alors pourquoi y a-t-il le Mal. Cela signifie qu'il y a deuxdieux(dont on trouve la trace dans l'Ancien Testament): un Dieu mauvais (celui des Juifs et des Chrétiens) et un Dieu bon, étranger au monde, lointain et inaccessible qui n'a pas d'intérêt pour ce monde. (...)
Voilà, Dieu se liquéfie dans les ombres de soi-même, il devient une foule de divinités messagères, Eons qui ont beaucoup de sa puissance, mais en une forme déjà plus faible. Il y a tant dedieux, de démons, d'Archontes, de Tyrans, de Forces, d'Etincelles, d'Astres, et ceux-là mêmes que les chrétiens nomment anges ou archanges. (...)
Malgré l'erreur, une partie de l'Unique est restée en chacun de nous, créatures pensantes, et aussi en chacune des autres créatures, depuis les animaux jusqu'aux corps morts. Tout ce qui nous entoure est habité par desdieux, les plantes, les graines, les fleurs, les racines, les sources, chacun d'eux, tout en souffrant d'être une mauvaise imitation de la pensée de Dieu, ne voudrait rien d'autre que se réunir à lui. Nous devons retrouver l'harmonie entre les opposés, nous devons aider lesdieux, nous devons raviver ces étincelles, ces souvenirs de l'Unique qui gisent encore ensevelis dans notre esprit et dans les choses mêmes. (...)
Mais cela ne se passe pas seulement avec les fleurs, cela se passe avec les pierres et avec les animaux. Chacun d'eux est habité par un dieu mineur qui cherche à se réunir, à travers desdieuxplus puissants, à l'origine commune. Tu peux apprendre un art qui te permettra d'agir sur lesdieuxmajeurs et rétablir le lien perdu. - Qu'est-ce que ça veut dire. - C'est facile. Je peux t'enseigner à ourdir pierres, herbes, arômes, parfaits et déiformes, pour former. (...)
Tu sais, une fleur, un caillou, même une licorne, tous ont un caractère divin mais tout seuls ils ne parviennent pas à évoquer lesdieuxmajeurs. Nos mixtions reproduisent grâce à l'art l'essence que l'on veut évoquer, elles multiplient le pouvoir de chaque élément, à toucher l'esprit de chaque chose. (...)
Tu avancera d'un pas en cultivant sagesse, force, tempérance et justice, et enfin tu arrivera à acquérir les vertus purificatrices: tu essaiera de séparer l'âme du corps, tu apprendra à évoquer lesdieux- non pas à parler desdieux, comme il en allait pour les autres philosophes, mais à agir sur eux, faisant tomber la pluie par l'entremise d'une sphère magique, plaçant des amulettes contre les tremblements de terre, expérimentant les pouvoirs divinatoires des trépieds, animant les statues pour obtenir des oracles, convoquant Asclépios pour qu'il guérisse les malades. Mais attention, en opérant de la sorte tu devras toujours éviter d'être possédée par un dieu, parce que, en ce cas-là, tu te décomposera et t'agitera, et donc tu t'éloignera de Dieu. (...)
Nous ne regarderons plus les choses belles et bonnes, nous serons au-delà du beau même, au-delà du ch?ur des vertus, tel qui, entré dans le sein du temple, laisserait derrière soi les statues desdieux, et sa vision ne serait plus d'images mais de Dieu même. Nous ne devrons plus évoquer des puissances intermédiaires: les surmontant nous en aurons vaincu le défaut, en cette retraite, en ce lieu inaccessible et saint, nous serons parvenus au-delà de la lignée desdieuxet des hiérarchies des Eons, tout cela sera désormais en nous comme souvenir de quelque chose que nous avons guéri de son mal d'être. Ce sera la fin du chemin, la libération, le dénouement de tout lien, la fuite de qui est maintenant seul vers le Seul. (...)
Et ce sera à ce moment-là que, une fois remonté le courant du fleuve, et montré non seulement à nous-mêmes, mais aussi auxdieuxet à Dieu, que le courant peut être remonté, nous aurons guéri le monde, tué le mal, fait mourir la mort, nous aurons dénoué le n? (...)
Celle-ci leur avait parlés de ce qu'étaient les mages, de cet 'Avatar' en eux, ce fragment d'anciens êtres, les 'Purs,' qui ressemblaient auxdieux. Pour la première fois depuis son Eveil, Ellen offrait à Sarah une explication sur ce qu'elle vivait sans contrepartie, un don offert librement, sans vouloir la convertir à son organisation, quand bien même Ellen appartenait aussi à la Fondation Melchior. (...)Héritière de l'empire Lindt & Sprügli, Sarah a grandi dans une ambiance de conformisme rigide. Belle, intelligente, on lui destinait tout - la tête de l'entreprise, les honneurs, l'attention - sauf une chose, l'amour. Sarah reporta tout le sien vers sa petite soeur, Emma, qu'elle adorait et qui lui ressemblait tant. Le 25 décembre 1992, à 23h34, il neigeait quand la limousine noire où était la famille De Lindt dérapa sur la neige du pont et bascula par dessus la rampe de sécurité, plongeant dans ...