La bataille du Rocher-Feu
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Contient : nains (28)(...) Des cinq guerriers qui l'attendaient auprès des restes du feu, aucun n'allait survivre, c'est ce qu'avait dit la nature. Yarish, le plus jeune, passerait à l'ennemi et trahirait lesnainsdans le feu de la bataille. C'est lui qui allait tuer Arakin. Il eut été si simple de se débarasser du traître, mais Yarish sauverait également la vie à plusieurs compagnons avant de succomber à la plus terrible arme de l'ennemi, la corruption. (...)
La nature avait donné des indications contradictoires quant à l'issue de la bataille. Sans doute Arakin n'avait-il pas réussi à interpréter correctement les signes. Les sixnainsenfourchèrent leurs poneys et partirent en direction du Rocher-Feu. Les cinq lieues seraient vites couvertes. (...)
La neige se mit à tomber à l'instant où Arakin apercevait les premiers gardes de la forteresse. Le spectacle était étonnant. Des dizaines denainss'afferaient autour du Rocher-Feu pour se préparer à l'assaut. Des tranchées étaient aménagées, des barricades rudimentaires derrière lesquelles on plaçait différentes armes ingénieuses et autres pièges mortels. (...)
Si le Duc l'emportait, il subirait de lourdes pertes, c'était certain. Après s'être présenté aux sentinelles, les sixnainsgravirent le sentier escarpé qui menait à la citadelle proprement dite. Ils laissèrent leurs poneys et entrèrent dans les galeries pour y trouver le réconfort d'un feu. (...)
Quatre cents hommes, certes bien entraînés, mais peu habitués à combattre des créatures si maléfiques. Les armes desnainsallaient-elles blesser les démons? Etait-il au moins possible de tuer un démon? Dognar avait déjà remporté de nombreuses batailles, mais c'était plus facile quand l'ennemi était un humain, un géant ou un ogre. (...)
Il descendit dans les profondeurs du Rocher-Feu pour y visiter son véritable trésor. Il trouva Kouladamor sous bonne garde. Huitnains, tous inspirés, veillaient sur le Génie. Ils reconnurent l'un des leur, et accueillirent chaudement Arakin, qui se trouva réconforté par ces sourires et ces accolades. (...)
Les harmonistes avaient préparés leurs Oeuvres magiques afin de repousser les hordes immondes du Duc. Les deux accordés du tambour useraient de leurs talents sur lesnains, les rendant plus forts et plus hardis. Les harmonsites de la Cyse avaient travaillé les lames des combattant, les rendant plus tranchantes et plus maniables. (...)
On bandait les ballistes, on chargeait les catapultes, on préparait l'huile, on enflammait les fers de lance, on s'encourageait mutuellement. Arakin sortit de la caverne pour jeter un oeil aux préparatifs. Lesnainssemblaient prêts, mais quand les premiers ennemis apparurent derrière un contrefort, les ventres se nouèrent, les gorges s'asechèrent, les voix se turent. (...)
Les ballistes ouvrirent le tir, transperçant plusieurs ennemis à la fois. Puis vint le moment de déverser l'huile dans la rigole. Moins d'une minute plus tard, lesnainsboutaient le feu au liquide, qui se propagea rapidement. Les rangs des mercenaires étaient maintenant divisés, et lesnainschargèrent, profitant de la surprise de l'adversaire, abasourdi par le mur de flammes qui se tenait derrière lui. Le choc fut terrible, et le bruit des armes s'entrechoquant se répercutait sur les parois des monts Eiglophiens. La réplique du Duc à la stratégie desnainsfut immédiate. Des hordes de démons, ne craignant pas le feu, s'élancèrent à grand renfort de hurlements à travers les flammes. Ils portèrent assistance aux ogres, et le combat s'équilibra. Lesnains, certes courageux, ne pouvaient rien face à la puissance des Abysses. Les créatures de l'ombre déchiraient la chair avec leurs griffes aussi facilement que du papier. (...)
Il fallait de nouveau ruser. Il fit sonner la retraite, et fit couvrir ses troupes d'un feu nourrit des arbalétriers. Quant lesnainseurent mis assez de distance avec leurs ennemis, les catapultes et les ballistes reprirent leur tir, repoussant les démons et les ogres au delà de la barrière de feu. Le calme revint, chaque camp comptant ses pertes. Des dizaines denainsmanquaient à l'appel, mais de nombreux adversaires étaient tombés. Malheureusement, à ce rythme là, l'armée de Dognar le Terrible ne tiendrait pas longtemps... Il fallait trouver une solution. (...)
Araknir était avec eux, ainsi que ses quatre compagnons, dont le futur traître, Yarish, le malheureux qui causerait la perte du devin. Après une courte conversation avec Dognar, une nouvelle stratégie était adoptée: l'armée desnainschargerait dès le rideau de feu éteint, espérant surprendre le Duc. Araknir et ses compagnont les accompagneraient. (...)
Le rideau de flamme perdait lentement de son intensité. Au moment où il allait s'estomper complètement, lesnainschargèrent, couverts par les catapultes et les ballistes. Mais ce n'est que trop tard que lesnainsse rendirent compte de leur erreur... La surprise qu'ils espéraient était inexistante. Le Duc s'était préparé! (...)
Ce n'est qu'une fois le combat engagé, que les minotaures entrèrent en action. Leurs haches volaient en tous sens, arrachant bras et têtes denainssur leur passage. Ils passaient au travers du mur de ténèbres, qui ne les gênait pas, et se lançaient dans la bataille avec furie, perçant les lignes de la fière armée naine. (...)
Soudain, le mur de tenèbres disparut, et le reste des troupes maléfiques chargea, les ogres en tête. Plusieurs centaines de guerriers se ruèrent sur lesnains, bientôt dépassés en nombre et en puissance. C'est le moment que choisirent Araknir et ses compagnons pour s'éclipser. (...)
Les huit gardiens inspirés se replièrent, pour se rendre auprès de leur plus précieux trésor. La vérité était terrible, mais la vie de centaines denainspouvait être sacrifiée s'il le fallait, si c'était là le prix de la survie du Génie. Un Génie est bien plus précieux dans la lutte contre l'Ennemi que tous lesnainsles plus courageux des Royaumes Crépusculaires. Ils s'enfermèrent avec Kouladamor, et attendirent les premiers adversaires... Araknir donna le signal, et lesnainschargèrent! Ils n'étaient plus qu'à trois pas du Duc, quand les ombres qui l'entouraient s'éveillèrent soudain pour former des silhouettes humanoïdes prêtes à défendre leur maître. (...)
Il tendit la main dans sa direction, et un serpent de ténèbre se forma à ses pieds, rampant lentement vers le rocher. Pendant ce temps, lesnainset les ombres grimaçantes s'observaient, immobiles. Le serpent de ténèbres approcha du rocher, le contourna, et se retrouva face à face avec le tireur. (...)
Araknir et ses compagnons tentèrent de vaincre les ombres, mais seule la hache enchantée par la Cyse leur infligaient des blessures. Lesnainsétaient repoussés uniquement grâce aux cris stridents de leurs adversaires, qui leur perçaient les tympans, et leur broyaient l'âme comme un poing se resserant sur elle. (...)
Les cavernes étaient truffées de pièges ingénieux, mais cela ne suffisait pas, les mercenaires continuaient leur fouille minutieuse, découvrant peu à peu les secrets desnains. Pendant ce temps, les protecteurs du Génie plaçaient leurs pièges magiques, et fourbissaient leurs armes. (...)
Ces dernières reculèrent, comme effrayées par le monstre de près de cinq mètres de haut qui approchait derrière elles. La créature des Abysses se dressa de toute sa hauteur devant lesnains, et hurla toute sa malveillance au monde alentours. Le nain qui se tenait à droite d'Arakin frappa violemment le pieds du monstre. (...)
Le démon se détourna d'Arakin et de son compagnon, tentant d'arracher Yarish qui se débatait dans son dos. Les deux autresnainsen profitèrent et lacérèrent les jambes du démon avec violence, lui arrachant du sang et des cris. (...)
Il intima aux deux derniers défenseurs de se jeter dans son Foyer, et il libérerait l'énergie de sa Flamme pour en terminer avec l'ennemi. Bien sûr, les conséquences seraient terribles, mais c'était la seule solution... Les deuxnainsse jetèrent dans le Foyer, et soudain, la lumière se fit extrême. Des effluves d'énergie circulaient rapidement dans la caverne, prenant de plus en plus d'ampleur. (...)De la corniche surplombant la rivière, Arakin observait la nature environnante. Sa Flamme lui avait donné ce talent de prédire l'avenir grâce aux subtiles variations de la nature. Un papillon s'égaillant sur le pistil d'une fleur trop rouge, un vent, espiègle, qui se glisse entre les branches des arbres, un rocher érodé par le temps, tous ces indices signifiaient quelque chose pour Arakin. Et du haut de la corniche, le nain pleurait, lentement. Pas vraiment de sanglots, mais tout le désespoir ...