Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : dieux (32)(...) Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui desdieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. (...)
Je ne suis pas un homme sage, mais comme tous les hommes de mon âge je connais les histoires du monde ancien, l'ancien âge perdu des merveilles. Le temps d'avant la contagion, où chaque homme vivait tel un prince, où lesdieuxécoutaient encore les prières des hommes et où les morts reposaient en paix, où la beauté ne signifiait pas si souvent aussi la terreur. (...)
Alors des arrangements sont pris, des serments prononcés entre nous, et nous supportons notre maître car il est le moins pire des maux qui errent à l'orée de nos existences. Ainsi nous vivons, cernés par des monstres, des morts, des demi-dieuxet les éléments. Le conseil des Anciens gère ces arrangements et s'assurent qu'ils sont respectés. (...)
Nos regards évitent soigneusement Regard Vif mais il est impossible de ne pas entendre ses sanglots. Pluie et orage. Tonnerre et éclairs. Lesdieuxdes cieux se déchaînent. Les gouttes d'eau tambourinent sur le toit de la hutte. Parfois, l'une d'entre elle parvient à passer au travers et retombe sourdement par terre, ou dans un petit éclat lorsqu'elle atteint le feu qui nous enfume et nous réchauffe. (...)
Tout en muscle, qui fait, lorsqu'il ne s'est pas coupé la barbe, vingt ans de plus que son âge. Il trimballe avec lui la hache de bûcheron de son père à son coté. Il nous regarde tous comme desdieux. En fait il regarde n'importe quoi d'étranger comme des choses surgies de quelques enfers ou paradis célestes. (...)
- Un élu divin : un Exalté, comme on dit, claironne-t-il, c'est autre chose, c'est un mortel soigneusement choisi par lesdieuxpour les représenter parmi les hommes. - Un genre de prêtre ? - Non, non, non ! Un prêtre est un médiateur entre les hommes et lesdieux, un Exalté est le dépositaire du pouvoir divin lui-même. Ceux qui naissent des amours divines entre les hommes et les mortels sont puissants, car ils héritent d'une partie du pouvoir de leurs parents, mais les Exaltés, eux, n'ont pas hérité d'un morceau de pouvoir par accident, lesdieuxle leurs ont donné, sciemment, entièrement ! Ce sont leurs champions tout puissants ! Rude hoche la tête, fronce les sourcils : - Pourquoi lesdieuxfont-ils ça ? - Parce qu'il y a des règles, même chez lesdieux, fixées par leur nature ou par eux même, c'est difficile à savoir... Ce sont des choses dont il vaut mieux éviter de parler, vois-tu. (...)
Il y a des comparaisons à ne pas faire lorsque l'on est qu'un simple mortel : Entre un roi et son Prince héritier, entre deux hommes armés, entre lesdieuxet les Exaltés : crime de lèse majesté, blasphème, calomnie, pour eux, c'est du pareil au même ! (...)
- Ouais, un élu de Mela, le Divin Dragon immaculé des airs et du vent, il a été élu pour régner sur le monde, protéger les mortels contre les Anathèmes et le Beau Peuple tandis que lesdieuxvivent dans leurs demeures Célestes. Pigeon Fou part d'un rire hilare. Il n'a pas l'air d'y croire lui même. (...)
Elle ne nous rend pas notre regard, elle observe le feu, et soudain je me souviens qu'elle est la fille de Regard Vif, le Shaman de notre village, notre médiateur entre lesdieuxet nous. Pigeon Fou reste comme nous, pétrifié, un long instant. Puis le regard de Brume croise celui de Boeuf, et elle baisse les yeux. (...)
Peut-être lui a-t-il enseigné quelque chose qu'il n'aurait pas dû. Si c'est cela, ce n'est sans doute juste qu'une victime de la volonté desdieux, et du blasphème de son père. Lesdieuxpeuvent être cruels, parfois. - Hé, Saint homme ! Parle-nous du premier âge ! Le ton est goguenard et amusé : c'est Chien Enragé, un des fils de Boeuf Assoiffé, c'est une grande gueule, comme son père. (...)
Pigeon regarde autour de lui, narquois et plein d'aise. Le silence se fait. Il reprend : « Les hommes étaient sage comme desdieux, les bêtes autant que les hommes, et les plantes comme des bêtes. Les hommes pouvaient se parler avec leurs rêves, et pas avec les mots pitoyables qui me servent actuellement. (...)
Mon coutelas vole vers lui, se plante dans son flanc, pas mortel mais douloureux. Il recule, titube. Je souris. Puis tout s'illumine. Par tous lesdieux! Le chariot est déchiqueté par une force aussi rapide que la lumière. Le monde tourne dans tous les sens alors que je suis projeté à terre comme un vulgaire débris par l'onde de choc, le garde roule non loin de moi. (...)
Boeuf était déjà affaiblis, et les Exaltés sont infiniment plus résistant que les mortels, le Seigneur des Hauts Vents vivait déjà du temps de l'arrière grand-père de mon grand-père, et on dit que leurs membres et leurs organes repoussent comme ceux des démons et desdieux, rien ne me pousse à croire que la Princesse Bleue est différente de son père. Pour l'heure, je suis même surpris qu'elle ne m'ait pas rejoint. (...)
J'avais un couteau, Sillon avait son épée. Il avait plu la nuit précédente, l'enclos était boueux. Regard Vif prit lesdieuxcélestes à témoin pour le duel, histoire de sacraliser la chose et d'empêcher Caillou et ses potes d'intervenir. Personne ne soutiendrait une bande de blasphémateurs : il est dangereux de défier lesdieux. Quand j'y repense, je crois que Caillou était déjà parvenu à se faire détester de tout le village. (...)
Quand à moi, j'attends que les esprits des morts s'emparent de moi ou de mon esprit. J'attends que lesdieuxme foudroient pour avoir profané ces buttes mais rien ne vient de ce côté là. Je suis sur le point de m'endormir lorsque j'entends des pas. (...)
Toujours ce détachement impossible dans sa voix... Hakka élève la voix, parle dans la langue ancienne. La langue utilisée par lesdieux, les esprits et les morts. Je ne la comprends pas, mais j'ai assez entendu Regard Vif l'utiliser lors du Solstice d'hiver pour la reconnaître. (...)
L'arbre s'effondre mais la douleur est fulgurante : mauvais bras ! Je crie de douleur, jure comme un charretier, maudit lesdieux, mais rien n'y fait. Je suis seul. Je suis hors de la nation du vent. Je m'assieds et songe à Jaï et à Mahe. (...)
Si je n'avais pas été dans la faille, je le prendrai pour un dieu. Mais nous sommes sur le territoire du Beau Peuple et ici, dit-on, les seulsdieuxque l'on peut trouver sont fous, comme tout le reste. - Je m'appelle Lewellyn, je suis le maître des lieux, dit-il. (...)
Une tortue glisse le long d'un mur, dans sa carapace creuse, des vêtements tels que je n'en ais jamais porté : des vêtements de prince, de roi, dedieux. La méfiance passe dans mon esprit comme un fantôme hurleur. - Je ne suis pas sûr... Je sors de l'eau. (...)
Tu pourras faire revenir ta femme et tes enfants, autant de fois que tu le désire, mais voilà ce qui les attend, et si tu détruis cette chose qu'on appelle le destin, ce ne sera pas réel...parce que c'est le destin qui rend les choses réelles, et précieuses à vos yeux. - Par lesdieux... Je ne les invoque pas souvent, mais l'occasion me semble appropriée. Elle rit, un rire qui a quelque chose de cruel. (...)
- Voilà... - Nous allons remonter, dis-je. Elle regarde la lumière du jour, à peine perceptible. - Par lesdieux! dit-elle, je n'y arriverais jamais ! La Princesse Bleue est interloquée. - Vous avez desdieux? - Seulement pour rire...répond Aewyll avec le plus grand sérieux. J'essaie d'ignorer les implications de leurs bavardages tandis que la Princesse Bleue remet son armure et que je remets mes vêtements, puis je réalise quelque chose en la regardant. (...)
Que sais-tu des Exaltés Solaires ? - Ils ont régnés sur Création, détruit des choses immenses, plus puissantes que lesdieux, on fait des choses incroyables lors du premier âge de l'homme, puis ont été vaincus par les exaltés terrestres, les Sang-dragon. (...)
Je n'hésite pas, je m'en saisis le plus silencieusement et rapidement possible. Le temps de m'habiller, les sentinelles reviennent. Je me fais tout petit. Je prie lesdieuxqu'ils n'aperçoivent pas que le linge a disparu, je prie pour les hommes du village : ils n'auraient aucune chance. (...)
ces yeux bleus... ce regard concentré sur une chose hors de portée de tout... « Vous l'avez tué... par lesdieux, vous l'avez tué » répète-t-elle. Cette voix, chargée de tristesse et de mystère me percute, me ramène au monde. (...)
Je ris et je pleure en même temps, j'en oublie la douleur et la prend dans mes bras, la serre contre moi, elle gémit de douleur et de peur : « Pitié ! » Je murmure, heureux, incrédule. - Tu es vivante ! Par tous lesdieux! » « Pitié, Seigneur du soleil ! » Elle a peur et comment pourrait-il en être autrement ? : Je suis nimbé de sang et de lumière, le cadavre d'un demi-dieu à mes pieds. (...)