La chute de Frendian
sur Les Ombres d'Esteren au format
Contient : forêt (9)(...) Mon cheval était hors d'haleine, mais il fallait pourtant qu'il tienne le coup... Je devais atteindre au plus vite le comté de Frendian, et là je serais sauf. Penché sur l'encolure de ma monture pour éviter les branches basses de laforêt, je jetai un coup d'oeil en arrière ; au travers de la brume et des frondaisons, je pus voir de nouveau ces trois yeux verts. (...)
Je sortis donc de la petite clairière entourant la pierre levée et je me dirigeai vers le nord. C'est en fin de journée que j'arrivai hors de laforêt. Des champs cultivés s'étendaient sur les pentes légères devant moi. Je voyais les paysans terminer les travaux du jour et repartir vers leur hameau. (...)
Le chemin que je suivais rejoignit en bordure du lac la route principale, celle que j'aurais dû prendre pour éviter mes déboires enforêt. De là, progressant entre les maisons du village, je me dirigeai vers le château. Je fus très bien accueilli. (...)
Venez... Elle se leva et marcha jusqu'au bord du parapet qui délimitait la terrasse. Elle tendit le bras vers laforêtpar où j'étais arrivé. - Vous distinguez les pierres levées ? - Bien sûr, mais... Elle m'interrompit. (...)
Je crois que le plus simple serait de le rencontrer. Mais il est absent pour le moment, comme souvent. Il est parti dans laforêtafin de maintenir le lien qui l'unit aux esprits de la nature. N'espérez pas le retrouver là-bas, même avec les meilleurs pisteurs. (...)
Vivre dans un lieu sans barrières était un sentiment nouveau, celui d'une liberté presque totale, d'une ouverture sur le vaste monde qu'il ne m'avait jamais été donnée de connaître avant. Quel bonheur de passer des heures à se promener seul, sans risque d'être attaqué, en lisière deforêt! Jusqu'à ce matin grisâtre, premier jour où le soleil se cachait depuis mon arrivée. Dans le ciel, de fins nuages s'allongeaient jusqu'à l'horizon. (...)
Elle était très soucieuse. A ses côtés se tenait un homme du peuple, habillé pour une expédition enforêt, les mains couvertes de sang. La comtesse se tourna vers moi. - J'ai bien peur que vous ne puissiez jamais apprendre le secret pour lequel vous êtes venu, monsieur. (...)
En entrant dans les bois, je me sentis aussitôt oppressé. J'avais la même impression que celle qui m'assaillait dans laforêtau-delà du cercle de pierre, comme si un regard malveillant nous couvait. Les hommes autour de moi devaient ressentir la même chose ; tous regardaient de part et d'autre du sentier forestier d'un air tendu, et certains avaient déjà dégainé leurs armes. (...)
Je courais, laissant les habitations derrière moi. Je dérobai le caernide d'un paysan peu attentif et guidai la monture dans laforêt, dans la direction opposée à celle où gisait le cadavre. Et je les entendis... Les mêmes craquements sourds et grognements haineux, derrière moi. (...)Je poussais ma monture au-delà de ses limites. En fait, elle les avait déjà dépassées depuis longtemps, et je craignais qu'elle ne me lâche à tout moment. Mon cheval était hors d'haleine, mais il fallait pourtant qu'il tienne le coup... Je devais atteindre au plus vite le comté de Frendian, et là je serais sauf. Penché sur l'encolure de ma monture pour éviter les branches basses de la forêt, je jetai un coup d'œil en arrière ; au travers de la brume et des frondaisons, je pus voir de nouveau ces trois ...