Vivre en Exil
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La société exiléenne : Façonné par l'histoire si particulière de sa cité, l'esprit exiléen peut sembler déroutant à un étranger mal préparé. L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent sa vie et ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sa cité est basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres ...Contient : vie (32)(...) L'exiléen doit combattre quotidiennement la peur originelle de l'obscurité, qu'il commue en farouche croyance envers Administration et l'Ingénierie qui régulent savieet ne laissent pas de place, selon lui, au hasard. Aspirant à la liberté, il a toutefois du mal à étouffer en lui le souvenir que sa cité est basé sur la rébellion, celle de ses ancêtres face à la domination des Anciens. (...)
Administration est au courant de votre existence, vous êtres légalement fiché, vous disposez de papiers d'identités (une fiche perforée lisible dans tous les chromatographes), vous payez vos taxes si vous êtes soumis à l'imposition, et vous accomplissez d'une manière générale tout ce que la société exiléenne attend de vous : que vous garantissiez la liberté des autres exiléens, que vous respectiez les lois de la cité et que vous ne complotiez pas contre son mode devieet sa concorde sociale (une définition bien large que Censure a souvent utilisé à son avantage pour réprimer certains mouvements contestataires). (...)
De plus, le citoyen en devenir doit pouvoir prouver sa future « utilité » à la communauté exiléenne (imaginez les dérives possibles d'un tel système totalement aléatoire et discriminant)... Mais qu'en est-il vraiment de l'importance de la citoyenneté dans laviede tous les jours de l'exiléen ? Une fois de plus, elle reste bien souvent théorique. Dans les quartiers ouvriers, citoyens et non-citoyens partagent exactement le même quotidien, les mêmes difficultés... Parmi les mendiants ou les oubliés qui finissent dans les basfonds de la cité, on trouve aussi bien des forgiens que des exiléens de pure souche. (...)
Toutefois les choses progressent, en partie parce que les dirigeants d'Exil se rendent bien compte que cet idéal de concorde sociale ne peut passer que par une amélioration des conditions deviedes classes populaires. Ainsi, les distributions frumentaires de matières alimentaires (du gruau de champignon principalement) ont permis de repousser le spectre de la famine. (...)
Sur ce dernier point, Administration sait être drastique (plus d'ailleurs par un souci de sauvegarde des structures de la cité que de laviedes ouvriers concernés) : plusieurs entrepreneurs ont été arrêtés et envoyés au Château pour avoir laissé leurs établissements dans un état de délabrement dangereux. (...)
Issu d'une famille noble mineure, Bariche de Nelles remplaça très jeune son père à la tête des ateliers de construction familiaux. Emu par les conditions deviede ses employés, il mûrit sa réflexion sociale qu'il exposa dans son livre « De la Concorde et de la Cité ». (...)
Sa théorie est que le maintien de la Concorde Sociale, forme la plus aboutie de civilisation selon lui, ne pouvait être assurée que par l'élévation du niveau deviemoyen de l'exiléen, rendant nécessaires des réformes sociales. Quelques années plus tard, dans « l'Education du citoyen » ; il exposa ses idées sur l'enseignement, là encore nécessaire pour que le citoyen d'Exil puisse comprendre le haut niveau de perfection atteint par sa cité et accepte de se consacrer à sa sauvegarde. (...)
Les constructions ingéniériques les plus récentes disposent de la lumière électrique, qui diffuse une luminosité tremblotante et jaunâtre. Les conditions deviedes ouvriers exiléens restent difficiles, la nourriture basique et les soins limités aux possibilités des dispensaires de quartier. (...)
Depuis l'employé de bureau d'une Maison de Change jusqu'au professeur de quartier ou au petit entrepreneur, toute une frange de la population de la cité a vu son niveau devies'élever, suite au développement de l'économie exiléenne. Le bourgeois est obligé de travailler pour vivre, mais il dispose de suffisamment d'argent pour sortir, se divertir et consommer, améliorer son quotidien... Dans les beaux quartiers, il vit dans de belles résidences ingéniériques modernes. (...)
Comprenant l'importance du Continent et les débouchés énormes qu'il représente, des entrepreneurs hardis ont industrialisé tous les aspects de lavieexiléenne : ils ont développé des compagnies de pêcherie, ont crée des entreprises de construction auxquels souscrivent les Ingénieurs... Administration a ainsi affermé à des industriels la production de nourriture. (...)
Puisqu'on ne trouve guère de travailleurs volontaires pour cette tâche dangereuse et exténuante, une bonne partie de ce service est assuré par des condamnés ou des détenus provisoires en attente de jugement. Les subtilités de la justice exiléenne étant ce qu'elle sont, certains condamnés finissent leurviedans les conduits de la cité. Harnachés de cordes, armés de grattoirs, et équipés de lourds respirateurs, ces travailleurs s'enfoncent dans les entrailles d'Exil et doivent récurer toutes les sections de canalisations infectées. (...)
Ils sont très liés avec les aliénistes et font de nombreuses consultations dans les Maisons de fous de la Cité. Laviequotidienne : La monnaie : Exil a depuis bien longtemps rationalisé sa monnaie afin de promouvoir ses échanges. (...)
De fait, les informations peuvent être conservées sur un support papier (c'est la carte perforée qui a envahi l'Administration). Certains ont coutume de dire que lavied'un Exilien se résume à une carte de papier cartonné de couleur brune... Aujourd'hui, des disques de cire ou de métal peuvent être gravés et contenir chacun pas loin de 5 000 fiches. (...)
Ils équipent bien sur déjà la multitude de niveau des bâtiments officiels (Administration, Contrôle, Justice et Cité de l'ingénierie), et on commence à les trouver dans certains beaux quartiers, dans certaines zones industrielles (ou des tapis géants convoient les marchandises), certains grands magasins et sur certaines passerelles très longues. Pour faciliter laviedes habitants devant changer rapidement de niveau, on ne compte plus les ascenseurs mécaniques à soufflet. (...)
La survivance de ce mode de transport archaïque et pourtant très prisé reste un sujet de colère pour la plupart des ingénieurs, qui voient là un frein énorme à la mécanisation de la Cité, sans compter que les chevaux sont importés à grand frais du continent. Une race de chevaux petits et malingres s'est particulièrement bien adapté à lavieexiléenne. Une loi a obligé les écuries à être commune à chaque bloc d'habitation, afin de tenter de circonvenir aux problèmes de fourrage et d'odeurs. (...)
On la dit capable de communiquer avec les morts, de contacter d'autres plans d'existence, et même de parler avec l'essence de l'esprit des Anciens, disparus physiquement mais toujours présents dans les sphères spirituelles. Désireuse de couper court à toute accusation d'extravagance ou d'exotisme, Siméone mène unevierangée et sans excentricité. Elle vit de son art et de ses publications sur la divination. Elle consulte à domicile ou dans son propre cabinet, et ses soirées « occultes » sont courues par de nombreuses bourgeoises exiléennes. (...)
Son succès ne se dément pas, et en conséquence, ses tarifs sont de plus en plus prohibitifs. Comme elle se plaît à le répéter, la « talent ne se brade pas »... Lavienocturne : cabarets, estaminets et gargotes. On dit souvent d'Exil qu'elle ne dort jamais. Que dans chaque ruelle sale et mal éclairée se cache un établissement de plaisir nocturne. (...)
Des simples euphorisants aux drogues hallucinatoires venues de la Cité scientiste, la gamme est vaste. Beaucoup d'exiléens, sans forcément vouloir le reconnaître, sont étouffés par leur cité et leurvieconfinée : l'omniprésence d'Administration, la multitude citadine ou les mystères insondables de la cité que l'on préfère oublier, sont autant de raisons pour chercher les paradis artificiels. (...)
Sa cruauté est légendaire dans les couloirs d'Administration. Tout comme sa rectitude effrayante et le dépouillement de savieprivée presque monacale. Comme beaucoup de fonctionnaires, Tolin loge dans la cité administrative où il dispose d'un vaste appartement. (...)
Ses signes d'affaiblissement sont indéniables : des terres autrefois arables sont aujourd'hui gelées en permanence et ne produisent plus rien. Le forgien est habitué à ces conditions deviedifficiles. La neige tombe six à huit mois sur dix. Il faut lutter au jour le jour contre la glace qui s'accumule et écrase le continent sous son poids. (...)
Les manipulations sournoises opérées par les exiléens ne font que rajouter à l'instabilité forgienne. La Guerre sur Forge : Laviedes forgiens dur : à la rudesse sans cesse croissante du climat s'ajoute la permanence des guerres continentales. (...)
C'est bien entendu une cour décadente, qui ressasse son glorieux passé et ses anciennes conquêtes, et qui s'enfonce dans la jouissance forcenée sans limites... La dernière mode, s'habiller et vivre à la façon exiléenne, fait fureur. Les intrigues de cour sont légion. Les derniers restes du trésor impérial sont dévorés par cetteviede cour, ces réceptions et ces bals sans fin. Du coup, l'Empereur est obligé d'affermer à des étrangers (et notamment aux puissantes maisons de change exiléenne, pourtant officiellement honnies) l'exploitation de ses très nombreuses mines, le commerce de son poisson, de ses fourrures... La situation financière de l'Empire est désastreuse. (...)
Il est aussi l'instigateur des tentatives de paix, avortées jusqu'à présent, avec le sud, et des quelques progrès économiques réalisés dans l'empire. Il a échappé à quatre tentatives d'assassinat, mais ne se fait pas d'illusion sur son espérance devie, malgré sa bonne santé à l'âge de 52 ans. Le Colonel Roman : Vétéran des Loups de Nimrod, c'est l'expert stratège de l'Empire et le commandant en chef des armées kargarliennes. (...)
Persuadé qu'il n'assurera la pérennité de son pouvoir qu'en rénovant ses institutions et en promouvant son économie, il a entrepris de très grands travaux industriels et la mise en valeur des riches sous-sols autrellois. Sans être fulgurants, les progrès ont été sensibles. Le niveau devies'est élevé et le royaume d'Autrelles s'est modernisé. Il est toutefois vrai que la part d'Exil a été importante dans ces progrès et que les Maisons de Change, sous couvert de soutenir les efforts autrellois, s'engraissent ici éhontément, ce que ne manquent pas de mettre en avant les détracteurs du roi. (...)
Aujourd'hui, le commerce a remplacé ces habitudes, mais on parle encore de vaisseaux commerciaux arraisonnés. Quand à laviecitadine, elle est particulièrement brillante dans les Duchés. Tout d'abord, les cités lacustres, avec leurs quartiers sur pilotis et leurs innombrables canaux, sont considérées comme des merveilles architecturales. (...)
Chargé de maintenir la sécurité des convois commerciaux de la cité ducale, Elbert est considéré comme un expert en stratégie maritime et a la réputation d'être un meneur d'hommes exceptionnel. On dit que chacun de ses marins lui donnerait saviesans hésiter. Serpentine lui doit de superbes victoires navales contre d'autres duchés. Il a également réussi à tenir à distance la flotte lorcanaise lorsque les tensions récurrentes entre les deux cités avaient dégénéré en escarmouches armées. (...)
Il en est ainsi depuis de nombreuses décennies, et cette formule semble porter ses fruits. La noblesse talbienne est fortement impliquée dans laviepolitique foisonnante du royaume, aux côtés des notables et, dans une moindre mesure, des classes moyennes de la nation. (...)
A moitié construite sur pilotis, Persciane est une cité assez sale mais qui comparativement à Carselles, grouille devieet d'activité. C'est un étrange carrefour culturel où le pragmatisme talbien rencontre l'étrangeté des peuples venus du sud. (...)
Mais la reprise en main des mines a au moins permis à la République de s'assurer sur le Continent un débouché commercial. De fait, le niveau devies'est sensiblement amélioré. Quelques Villes : Merinne : Cette ville a été choisie comme capitale de la République plutôt que l'ancienne cité royale, Bestina. (...)
A part cette marque de distinction, la cité est peu marquante : ramassée sur ses ruelles sombres, elle est peu étendue et lavieartistique ou culturelle y est étouffée par la rigueur religieuse. Rétrès : Rétrès est un grand port de pêche qui subit durement la remontée des froids polaires. (...)
Pour certaines, elles ont servi de fondations aux actuels bourgs stanciens, entraînant ainsi un fort intérêt des Scientistes exiléens... Les Baronnies Scentennes : L'observateur exiléen a souvent tendance à assimiler les baronnies scentennes avec son voisin direct du sud, le protectorat de Scovié, tant il est vrai que celui-ci semble influencer lavieet la culture des baronnies. Sous influence, les baronnies le sont sans doute. Leurs élites ont souvent été formées dans les écoles d'administration du Protectorat et certains barons disposent de charges honorifiques dispensées par Scovié, renforcés par de nombreux liens maritaux. (...)
Les terres, en grande partie inondées par les méandres incessants du Nestembes, sont bien exploitées par des paysans rompus aux techniques des digues et des cultures immergées, assurant là encore un niveau devieque leur envieraient à coup sur les paysans du nord. Réputées pour leur exotisme et la variété de leurs marchés, les cités lacustres des baronnies sont aussi particulièrement insalubres et bien souvent dangereuses. (...)