L'Occident mystérieux
Contient : ville (15)(...) Vers l'étrange Septentrion : L'Assrabize est un vaste royaume qui, s'il domine en titre les bédouins de Senf, les montagnards du Soleil et les sauvages poniens, se réduit en réalité à la seule cité de Sassin, d'où la reine Nébioze, héritière d'une dynastie antédiluvienne, considérée comme l'épouse des Dragons, mène son peuple tumultueux dans des guerres confuses et interminables. Seule la reine habite Sassin, sous les murs de laquelle se presse unevillede tentes. Mystiques, les Assrabéens pensent corriger les défaites et chasser les malheurs en embellissant Sassin, qui, en-dehors de ses murailles de grès, se réduit à un immense palais tout entier tressé, tant avec les lianes et les plumes ramassées sur la côte d'Outre qu'avec les soies et les fils d'or dont se vêtent les rois. (...)
Le Maître des Philosophes de Samaris dirige en titre cette université. Nettement moins sévère, la Cité des Trois Fontaines, première et dernièrevillede Senf, permet d'atteindre ensuite Abriz puis le califat de Phanasséïd. Elle vit dans la fraîcheur miraculeuse de trois sources. (...)
Les Ashanis qui vivent là en bon nombre racontent que prononcer le nom de leur cité vexerait les sources, dont les noms doivent être également loués sans qu'aucun ne puisse non plus être choisi pour désigner laville, car elles sont notoirement jalouses les unes des autres. On ne peut prononcer l'un des quatre noms défendus que les jours de pluie, car alors les sources sont trop occupées à faire mieux que chacune de leurs petites semblables, les gouttes venues du ciel. Et les Dragons savent à quel point les pluies sont rares... Le nom de lavilleest gardé en secret par chaque famille et transmis entre parents (le confier à un étranger est une grande faveur), aussi la Cité a-t-elle certainement aujourd'hui plus de deux cents noms. (...)
Encore cette situation est-elle tempérée par son absence de forces propres, les navires étant cédés au plus offrant ainsi que les services de ses Brumeux. Les Maîtres des chantiers navals sont à la tête de laville, dépourvue même de défenses mais suffisamment protégée par le caractère sacré de ses habitants, même les plus humbles (voir La Coulpe de Sétimel). (...)
Cependant, inféoder Urbicande est un enjeu majeur sur la Mer Sèche. Aujourd'hui c'est Urbis qui protège laville, et, tacitement, c'est sa loi qui y règne. Mais jusqu'à quel point ?... Le désert s'étire, infertile, jusqu'à Zardonica, cité forte qui déploie avec orgueil ses six cents tours et ses réseaux caravaniers et marins fructueux. (...)
Cette cité offre un passage dans le labyrinthe hérissés des Ecueils, formes de pierre usées dont certaines sont des colonnes colossales, comme on en trouve au coeur même de Natis. Beaucoup sont gravées de hiéroglyphes. Enville, les conteurs se produisent à leur sommet ; hors les murs, les colonnes servent de repères aux corps enfouis dans les sables, formant une immense nécropole : Tanis. (...)
A Natis, les demeures des morts précèdent celles des vivants. Les Natisiens parlent d'ailleurs de la nécropole comme d'unevillevoisine... Le royaume de Samaris : Outre lavilleelle-même, idéalement située à l'intersection de routes caravanières venues des quatre points cardinaux, le royaume comprend toute la Pigolie. Véniel est tenue par un émir fantoche et un Conseil du Gonfalon inféodés à Samaris. (...)
Tanis, qui n'est pas à confondre avec la nécropole du même nom, est la Cité des Proscrits : moitié campement de nomades, moitiévilled'exilés et d'étrangers, elle a été rasée il y a des siècles jusqu'aux fondations pour avoir outrepassé l'Interdit d'Urbis. (...)
Le sort réservé à Tanis ou les ruines abrasées de Sédram (qui avait voulu contourner l'Interdit en s'établissant sur une île à une lieue de la côte) témoignent du sérieux de L'Interdit. LaVillePlate est un champ de ruines à proximité d'Urbis, tentative de concurrence directe lors du concours mais restée au niveau des fondations. LaVilleVerte est un autre exemple d'échec, magnifique port déserté aux cannelures et aux frontons grâcieux encore, où l'architecte semble avoir été obsédé par la couleur : elle fut bâtie de marbre vert d'Oriphande, de jade et d'autres pierres du même ton, à l'exclusion de toute autre couleur. (...)
Urbis s'élève si haut que le sommet en est inconnu, invisible même par le temps le plus clair et considéré comme sacré ; de l'avis populaire, la tour se fiche dans le ciel après avoir embroché nombre de nuages, comme en témoignent les nombreuses cataractes canalisées à l'intérieur de lavilleet dont les sources sont mystérieuses. En-dehors des parois, construites uniformément d'une pierre inaltérable dont le gris tendre est inimitable, Urbis est construite en étages successifs de quartiers baignés par la lumière venant de larges fenêtres percées régulièrement là où ne s'élèvent pas de défenses, symboliques car Urbis a réussi à conserver une réputation qui d'ordinaire ment toujours au fil des siècles : son architecture rend la cité vraiment imprenable. (...)
Autour des îles sacrées de Pulò s'organisent donc d'incroyables intrigues, et on recherche la moindre colonne qui pourrait permettre de repérer les ruines de tellevilledisparue et d'étayer des prétentions... La rumeur prétend que Maneïo, le Vieux du Rocher, hante toujours le coeur de son Empire. (...)
Les Chevaliers ayant des droits sur toute terre fleurie, il ne leur est pas difficile d'accroître leurs biens. On parle aussi parfois de Bhelshefed, lavilledes Chevaliers, qui n'est sur aucune carte connue mais qu'on suppose être quelque part dans l'Archipel de Calemplui. (...)Écoute, ô sultan, le récit des aventures d'un homme simple dont le manteau aux mille trous a goûté les poussières âpres du lointain Occident. Ses yeux ont contemplé les pierres immortelles des cités archaïques, ses oreilles ont ouï les paroles chantantes des fils des Premiers Peuples, sans cesse son cœur s'est étonné comme le tien s'étonnera de coutumes et de légendes sans pareilles dans le Rêve des Dragons... Les monnaies de l'Occident mystérieux : Les pays de l'Occident mystérieux emploientÉcoute,> ...