Natis, la cité pensive
Contient : navires(...) Beaucoup ne mettent pas le pied dans Natis même : attirés par le grand phare austère aux sémaphores lumineux, merveille de la science brumeuse, ils font halte dans Ystiat, le port de Natis, règlent leurs affaires, goûtent à l'âpre vin jaune, et bientôt repartent, suivant la file des caravanes ou l'écume sableuse desnavires. Car pour se rendre à Natis, il faut suivre une des trois Passes. Ces allées en surplomb traversent Tanis, la nécropole : pâle étendue lissée par les brises où s'élève une foule de colonnes, de mausolées presqu'enfouis. (...)Pour peu qu'il y passe une semaine, le voyageur, même le moins poète, ne tarde pas à sentir d'étranges nostalgies. Natis... Naguère l'orgueilleuse capitale d'un royaume chevauchant en maître Ménuzith, la Coralie et la Corbuzée, Natis n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi son cœur et l'a enchaîné... Les marchands ...