L'aumônière écarlate
sur Asmodée au format (353 Ko)
Contient : temps (14)(...) Il observa les alentours, l'air inquiet, puis dévisagea Frédéric et demanda, cette fois dans un montaginois presque sans accent : - Depuis combien detempsles combats ont-ils cessé ? - Je l'ignore. Je n'ai moi-même repris conscience que depuis peu. - Ils ne sont pas encore venus nous chercher, alors... Il s'agenouilla, retourna quelques corps, sourcils froncés, et se mit à arracher méthodiquement tout ce qui pouvait avoir de la valeur sur les cadavres : chevalières, pendentifs représentant la croix de Theus, bourses, poignards, galons permettant d'identifier les défunts. (...)
Lucas allait en tête, attentif au moindre bruit, prenant garde à ne pas marcher trop près des rives boueuses du rio de Dios afin de ne pas laisser de traces. Detempsà autre, il se retournait pour attendre le Montaginois, qui, blessé et peu habitué à ce genre de trajet, suivait en claudiquant à quelque distance. (...)
Les inquisiteurs mirent pied à terre et, tandis que le plus vieux s'en allait d'un pas décidé vers le lieu saint, l'autre, après avoir pris les rênes des deux chevaux, les conduisit jusqu'à une auberge aux vitres illuminées par le feu d'une cheminée. Il frappa lourdement. Peu detempsaprès, un jeune garçon apparut dans l'encadrement de la porte. Il écarquilla les yeux en voyant l'inquisiteur, murmura quelques mots incompréhensibles, s'effaça pour les laisser passer et sortit s'occuper des montures. (...)
Ils étaient visiblement les seuls clients du lieu, et pas nécessairement ceux qu'aurait souhaité servir l'aubergiste. Il s'exécuta cependant, et, peu detempsaprès, on leur servit une soupe froide et épicée, ainsi que du poulet et du vin. Les hommes mangèrent dans un silence pesant, déchiré des seuls miaulements de deux chats en colère et du jappement plaintif d'un chien errant. (...)
Celui-ci, arquant un sourcil, rétorqua d'un ton doucereux : - Souhaitez-vous ma parole de gentilhomme, que la prochaine fois, je vous laisserai sauter à la gorge de ces assassins et vous faire embrocher ? Elle ne vaut évidemment plus grand-chose ces dernierstemps, mais si cela peut vous éviter de nous trahir par votre comportement... - Nous trahir ? répéta Lucas en haussant le ton. (...)
- Domenico a juré de se venger, puis il est parti. - Et comment se fait-il que vous ayez combattu ensemble à El Morro ? - Quelquestempsaprès son départ, je me suis violemment disputé avec Estrella. J'ai préféré m'en aller et comme mon cousin repartait au front, je l'ai accompagné. (...)
Deux autres prêtres se précipitèrent à la rescousse de leur acolyte, mais furent eux aussi pris dans les anneaux de la créature. Frédéric n'eut pas letempsde s'interroger sur la provenance de l'animal : un cri de colère et de désespoir retentit soudain non loin de lui. (...)
Il ne fallut qu'une seconde au Montaginois pour comprendre la situation : son ami n'ayant plus assez detempspour recharger son arme, il s'était emparé d'une épée gisant sur le sol, mais ne savait manifestement pas s'en servir. (...)
Devenue matriarche de sa famille, chargée de donner du travail aux hommes et de gérer le bon fonctionnement de l'administration de leurs terres et de leurs troupeaux, elle était devenue en peu detempsencore plus froide et arrogante qu'avant - si cela était possible. Cependant, même si Frédéric n'appréciait pas la jeune femme, il était d'accord avec elle sur un point : il ne comprenait pas pourquoi son jeune ami ne voulait pas travailler El Fuego Adentro, ou, du moins, essayer d'en comprendre les fondements, afin de pouvoir les contrôler. (...)
Ses cheveux épais cascadaient librement dans son dos et elle n'affichait pas son ordinaire moue dédaigneuse. - Montempsest vôtre, ma Dame, répondit Frédéric d'une voix suave. Et que me vaut l'honneur de votre présence à mes côtés ? (...)
J'ai vu une manifestation spontanée d'El Fuego Adentro, je connais les dégâts que cela peut provoquer. Mais il a besoin detemps, detempset de l'affection d'une soeur. Alors, si donner un peu de vous-même est quelque chose qui vous est impossible, doña Estrella, du moins essayez de ne pas faire du mal à ceux qui ne le méritent pas. La Castilliane avait écouté sans mot dire, pâlissant à mesure qu'il continuait son discours. (...)
Il devait être là, discutant gaiement avec son père, son frère et ses cousins... Elle essuya rageusement une larme qui roulait doucement sur sa joue. Frédéric de Montsange allait payer pour ce qu'il avait fait. Il ne lui avait même pas laissé letempsde s'expliquer. Elle aurait voulu lui dire tant de choses, ce jour-là - il ne faisait pas partie de la famille, était neutre en quelque sorte et, de plus, lui paraissait intelligent et sensible. (...)
- Je n'ai pas de partenaire, répondit-elle simplement. Que diriezvous d'une promenade, Frédéric ? Letempsest beau, ce soir. Le Montaginois réprima un mouvement de surprise, puis répondit, d'un ton qui se voulait léger mais laissait transparaître quelque trouble : - Mais ne serait-ce point inconvenant de nous éclipser, vous et moi, seuls et sans chaperon ? (...)Une nouvelle de Charlotte Bousquet Rouge, orange, ocre, or... Le corps de la danseuse se tordait tel une flamme au son des tambourins. Sa peau brunie par le soleil se chargeait de reflets cuivrés et ses yeux, noirs, intenses possédaient l'éclat presque insoutenable de la neige des montagnes de la région à leur zénith. Seule au milieu de la piste, elle se laissait porter par la musique, oubliant son public, perdue dans les harmonies des mélodies, de ses rêves, de ce que son âme exprimait ; le ...