Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : forêt (4)(...) Mais en ce moment mon attention fut attirée par un spectacle inattendu. A cinq cents pas, au détour d'un haut promontoire, uneforêthaute, touffue, épaisse, apparut à nos yeux. Elle était faite d'arbres de moyenne grandeur, taillés en parasols réguliers, à contours nets et géométriques ; les courants de l'atmosphère ne semblaient pas avoir prise sur leur feuillage, et, au milieu des souffles, ils demeuraient immobiles comme un massif de cèdres pétrifiés. (...)
En effet, je me trouvais en présence de produits de la terre, mais taillés sur un patron gigantesque. Mon oncle les appela immédiatement de leur nom. « Ce n'est qu'uneforêtde champignons », dit-il. Et il ne se trompait pas. Que l'on juge du développement acquis par ces plantes chères aux milieux chauds et humides. (...)
Nous ressemblions à ce fantastique personnage d'Hoffmann qui a perdu son ombre. Après une marche d'un mille, apparut la lisière d'uneforêtimmense, mais non plus un de ces bois de champignons qui avoisinaient Port-Graüben. C'était la végétation de l'époque tertiaire dans toute sa magnificence. (...)
Mais un homme, un homme vivant, et avec lui toute une génération enfouie dans les entrailles de la terre ! Jamais ! Cependant nous avions quitté laforêtclaire et lumineuse, muets d'étonnement, accablés sous une stupéfaction qui touchait à l'abrutissement. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...