Duels et conséquences
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Contient : armes (36), armésDuels et conséquences Le cliquetis desarmesrésonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . (...)
Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent. (...)
Revenez me voir lorsque vous aurez suffisamment médité sur la devise inscrite à l'entrée de cet établissement et alors j'accepterai peutêtre de vous reprendre. Disposez. " Les apprentis échangèrent des regards ébahis, pendant que le maître d'armesretournait à son poste habituel. Camille de Basconne - la Dame de Coeur, ainsi qu'ils l'appelaient entre eux - était un professeur exigeant, sévère, mais, d'ordinaire, dans ce genre de situation, elle usait de paroles moqueuses et acerbes, ou donnait une leçon d'humilité de la pointe de son épée... La voir aussi froide, cassante et définitive était pour le moins inhabituel. (...)
Il a remis ceci pour vous... " Elle lui tendit une lettre cachetée de cire noire, ne présentant aucun motif. Le maître d'armesla saisit, sourcils froncés et fit quelques pas dans la pièce. Elle allait commencer à lire, quand elle sentit le regard de la servante peser dans son dos. (...)
Elle en sortit une liasse de feuilles jaunies, soigneusement attachées par un ruban de satin jaune, ainsi qu'un petit médaillon doré, décoré d'une figure en porcelaine peinte représentant une femme à la chevelure blonde, aux formes généreuses, au visage souriant. Le maître d'armessecoua la tête, vida d'un trait son gobelet et en reprit immédiatement un autre, puis un autre et encore un, dans le vain espoir de s'enivrer. (...)
Les mercenaires sont bien trop nombreux, pour seulement trois personnes... Elle jette un coup d'oeil en direction de son compagnon d'armes: comme elle, il est blessé à plusieurs endroits ; comme elle, il est épuisé. Mais ils ne renonceront pas : ils se battront jusqu'au bout... Garde basse, elle sent un doux affleurement sur sa main. (...)
Par égard pour ses élèves, elle avait fermé son école pour le reste de la semaine, arguant qu'ils avaient besoin d'un peu de repos afin de retrouver un minimum de concentration. Personne n'était dupe, mais les apparences étaient sauves. Le maître d'armesrevêtit une chemise de soie crème, un pourpoint et des pantalons de velours mordoré, noua autour de son cou un foulard bleu gris, ceignit sa rapière et quitta ses appartements. (...)
Se sentant quelque peu insulté par le manque d'enthousiasme de son adversaire, il effectua quelques superbes passes d'armeset finit par lui couper, dans un même mouvement, une mèche de cheveux et un ruban. " Vous ne réagissez pas, madame ? (...)
Je comprends pourquoi tu es dans cet état, je... - Laisse tomber, Xavier " coupa abruptement le maître d'armes. " Apporte-moi plutôt un pichet de vin et quelque chose à manger. " Comprenant que son amie n'était pas d'humeur à parler, le vieil homme s'exécuta en silence. (...)
Il paraît qu'il est de retour en ville... On l'aurait vu à plusieurs reprises à la " Maison " de Charousse ! " L'aubergiste retourna dans la salle. Le maître d'armesétait toujours à sa place, un verre de vin vide devant elle. Elle est dans un petit boudoir richement décoré, assise à côté de sa mère. (...)
" Elle apposa son sceau sur l'enveloppe et la lui tendit. " Et à présent, file ! " Marinette quitta précipitamment la pièce. Le maître d'armessoupira, amusée malgré tout par la ténacité de l'adolescente. Une invitation au théâtre ? Cela faisait longtemps que nul ne s'était risqué à ce genre de choses, d'abord parce sa réputation en effrayait plus d'un, ensuite parce que, à trente ans passés, elle avait largement passé l'âge d'être courtisée. (...)
Elle avait installé un grand baquet au milieu de la cuisine et se lavait à grandes eaux, sous le regard surpris et effrayé de Marinette. Il était rare que le maître d'armesait besoin d'une servante et c'était la première fois que l'adolescente avait à remplir cette tâche. (...)
- Mais... vous n'avez jamais eu de... de... fiancés ? " s'enhardit l'adolescente. " Si fait, mademoiselle la curieuse ! " rétorqua le maître d'armes. " Du moins, ceux qui ne s'enfuyaient pas en voyant mes balafres ! " Elle plongea entièrement dans le baquet d'eau fumante et en ressortit quelques secondes plus tard, rincée et propre. (...)
Maintenant, je voudrais que tu réfléchisses bien à ce que je t'ai dit. Si ce que tu souhaites réellement, c'est apprendre le métier desarmes, je suis prête à te l'enseigner - du moins si je survis à mon prochain duel. Mais je ne veux pas que tu te lances dans cette voie à la légère. (...)
" Pardonnez-moi, madame ", avança la servante, " mais ce ne sont pas des parures à la hauteur de votre condition... Du moins, je... - Quelle condition ? " rétorqua le maître d'armes. " Je ne suis pas de haute naissance et, de plus, je n'ai pas la patience de supporter les ajustements des tenues propres aux courtisanes de Montaigne ! (...)
Marinette l'aida à ajuster son corset - prenant bien garde de ne pas trop le serrer, ainsi que sa jupe et son pourpoint bleu orage, puis s'éclipsa avec une révérence. Le maître d'armesexamina son image dans le reflet de la fenêtre - comme la plupart des Montaginois, elle préférait éviter les miroirs, par crainte des fantômes parfois emprisonnés à l'intérieur - et haussa les épaules. (...)
- Peut-être est-ce simplement parce que j'ai trop fréquenté d'hommes dans ton genre... " répondit le maître d'armesdu tac au tac. " Et quel est le nom de la victime ? - Laure de Sicée, une femme d'esprit... - Eh bien, en ce cas, bonne chance ! (...)
Elle est venue en compagnie d'un homme que je ne connais pas - très différent de ses habituels compagnons - et, dès qu'elle a su que vous alliez venir, elle n'a cessé de me poser des questions sur vous et votre famille. - C'est étrange ! Et, comment avez vous dit qu'elle s'appelait ? " demanda innocemment le maître d'armes. " Son nom - que je ne vous avais pas révélé - est Viviane la Flamboyante. Quant à l'homme qui l'accompagnait, je crois qu'il s'appelait Pierre quelque chose... - Pierre. (...)
La jeune femme sentit toute couleur quitter son visage tandis qu'un froid terrible envahissait ses membres. Tranquillement, posément, il avança vers eux. Paralysée, incapable de réagir, le maître d'armesne parvenait pas à détacher les yeux des siens. Instinctivement, Gabriel la prit par la taille et mit la main sur le pommeau de sa rapière. (...)
J'espère du moins que, si vous avez perdu votre esprit, vous n'avez pas oublié comment tenir une lame ? " Le maître d'armeseut un geste vague, qui pouvait signifier tout et n'importe quoi. " Bien, en ce cas, madame, je vous propose de régler l'affaire qui est entre nous depuis si longtemps. (...)
" Dans le parc de mon école. " James hocha la tête, tourna les talons et disparut dans la foule. Alors, pour le maître d'armes, tout devint noir. La femme en rouge, qui n'avait rien perdu de la discussion, eut un sourire perfide et s'éloigna à son tour. (...)
" Je crois que j'exigerais des preuves... - Vous les avez ! Ensuite ? - Je ne sais pas... " murmura le maître d'armes. " Tant de mauvaise foi, c'est inimaginable ! " s'écria le duelliste. " Vous savez très bien que vous comprendriez et que, après quelques embrassades, vous iriez dans la première auberge venue vous enivrer consciencieusement et vous raconter mutuellement votre vie ! (...)
" Elle le ramassa et ce ne fut qu'en se relevant qu'elle s'aperçut que les lettres confiées par sa mère ainsi que la missive de son frère avaient disparu. Paniquée, le maître d'armescommença à fouiller frénétiquement son logis, jetant pêle-mêle vêtements, documents, livres et coffrets à terre, au fur et à mesure qu'elle progressait. (...)
Je me suis contentée de l'espionner et... et quand il est parti, je n'ai pas refermé la porte... " Le maître d'armesla prit par les épaules et la serra contre elle. " Allons, Marinette ! Ce n'est pas si grave ! (...)
J'ai un duel, dans moins d'une demi-heure. " Sans perdre plus de temps, aidée par sa domestique, le maître d'armesse déshabilla, ôta son corset et revêtit des pantalons et un pourpoint dans les tons pourpres, ornés de motifs plus clairs, ainsi qu'une chemise assortie. (...)
" La jeune fille écarquilla les yeux de surprise et s'exclama : " Oui ! Oui mais... " Sans lui laisser le temps de finir, le maître d'armeslui désigna des vêtements qui gisaient, épars, sur le lit : " Ca devrait être à ta taille. Dépêche toi ! (...)
Cela gênait un peu ses mouvements, mais, l'un dans l'autre, elle n'était pas mécontente de sa situation. Elle déchanta vite lorsque le maître d'armesentreprit de seller son cheval, un étalon couleur d'ébène, à la musculature impressionnante, au chanfrein large et convexe et aux yeux méchants, cerclés de blanc. (...)
L'aube pointait juste lorsqu'elle passèrent le portail de La pointe au coeur. Une légère brise agitait les branches des arbres. Et l'endroit semblait désert. Le maître d'armespressa les flancs de sa monture, qui fit encore quelques pas, les oreilles pointées en avant, l'air nerveux. (...)
Elle se releva, fit quelques pas vers la domestique et surprit un mouvement derrière un arbre, de l'autre côté de l'allée. " Attention ! " s'exclama-t-elle, dégainant sesarmeset se précipitant vers sa protégée. Trop tard. Une flèche se planta dans l'épaule de l'étalon. (...)
Marinette, accrochée à la crinière, hurla de peur. Pendant ce temps, cinq hommes, surgis de nulle part, encerclèrent le maître d'armes. Ils étaientarmésd'épées bâtardes et donnaient le sentiment de savoir s'en servir. Un lent sourire s'inscrivit sur les lèvres de Camille. Elle plissa les yeux, exécuta quelques moulinets avec son épée afin de les impressionner et dans un même mouvement, se fendit, para une attaque qui venait sur la droite, plongea sa main-gauche dans le ventre d'un de ses adversaires et en transperça un autre de part en part. (...)
" Vous ne voulez pas être également responsable du trépas de votre servante, tout de même ! " Le maître d'armesregarda en direction de Marinette. Celle-ci était maintenue par deux brutes, un couteau passé sous la gorge. (...)
Onyx se releva d'un bond, le piétinant à moitié et l'adolescente en profita pour se dégager d'une torsion de bras. " Alors, pauvre niais, êtes-vous prêt à vous mesurer à moi ? " railla le maître d'armes, sa rapière et sa main-gauche dans les mains. Avec une grimace de haine, il dégaina une main-gauche et une longue épée au pommeau garni de pointes. (...)
Camille recula sous le choc et la douleur, tandis qu'il avançait sur elle, un rictus cruel aux lèvres. Sa lame fendit l'air, un éclat d'acier scintilla un instant : le maître d'armesavait à présent la poitrine dénudée. " Première leçon " commença-t-il, " l'humilité... Deuxième leçon... " Il porta sa lame au contact et, dans un crissement aigu, effectua un enveloppement. (...)
C'est lui qui a tué votre frère... Je connais une femme qui est prête à en témoigner ! - De beaux projets effectivement. " répliqua calmement le maître d'armes. " Dommage qu'ils soient voués à l'échec ! " Sur ces mots, elle fouetta l'air de son arme et attaqua, en commençant par une feinte à la cuisse, que le traître ne put parer. (...)
" Je ne vous accorderai même pas la mort qu'a eue votre bâtard de frère ! Ce serait trop beau pour une traînée telle que vous ! " D'un geste élégant, le maître d'armesmit fin à ces invectives : à présent, sur le torse de son ennemi, on pouvait voir dessinée une potence. (...)
Car je connais maintenant vos faiblesses et vous n'avez plus aucune chance ! " Alors s'engagea une série de passes d'armessi rapides que nul ne parvint à les distinguer clairement : Marinette était tellement captivée par le spectacle qu'elle ne se rendit même pas compte que quelqu'un était venu se placer à côté d'elle. (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...