Les carnets de bord du capitaine Von Godefroy
sur Bastion rôliste
I. Ma vision du jeu de rôle ou comment s'amuser sans s'énerver. II. Comment ai-je commencé le jeu de rôle? III. Le monde de Vampire ou comment vivre sa ' non-vie '. Ces textes sont la propriété de Von Godefroy, membre du club Sortilèges. Ils sont parus dans le fanzine du club, dont l'intégrale peut être trouvée sur le site (officiel) de Sortilèges : www.chez.com/assosortileges Ma vision du jeu de rôle ou comment s'amuser sans s'énerver. par Franck 'Egomoije' Godefroy Je me présente ...Contient : joueurs (31)(...) Si je prends le clavier aujourd'hui, c'est pour m'exprimer sur un problème que je rencontre assez souvent au sein de notre magnifique association : le conflit entrejoueurs. D'où vient le conflit ? Le plus généralement de l'incompréhension de la façon de jouer de l'autre, qui se traduit par un ' tu saoules ' ou encore par un ' je jouerai plus avec lui ' ou plus rarement par un ' je vais t'égorger si tu continues '. Quels types dejoueurspeut-on bien rencontrer dans notre chère et adorée association ? Disciple : ' Ben, desjoueursde jeux de simulation '. Mais oui stupide Disciple, desjoueursde jeux de simulation, on le savait déjà, espèce de résidu d'humain. Non je voulais dire : quels types de comportements adoptent lesjoueursau sujet du jeu de simulation ? Disciple : ' Ah ! Oui, c'est prodigieux comme réflexion... C'est quoi la réponse s'il vous plaît Maître ? (...)
Pfffffffffffff, quelle idée de te prendre comme disciple... Eh bien, la réponse est la suivante : On rencontre à mon avis 3 types dejoueurs, les dilettantes, les passionnés et les réglementaristes. Je vais donc vous faire une description de ces 3 types dejoueurs, qui me semble t'il, écument les séances de notre association (bien évidement toute ressemblance avec des membres de la dite association est voulue). Tout d'abord les Dilettantes, qui sont-ils ? (...)
Les dilettantes sont généralement peu motivés pour jouer car, pour eux, le jeu de rôle n'est qu'un bouche-trou, un passe temps comme un autre ; il faut donc éviter de leur infliger des scénarii trop cérébraux ou trop mous car ils ' décrochent ' très vite, et finissent par s'endormir ou, pire, par saboter le scénario. Ce genre dejoueurspeut poser plusieurs problèmes, le principal étant qu'ils peuvent difficilement participer à une campagne à moins de les faire disparaître assez souvent ce qui pose, au meneur, des problèmes d'organisation et de crédibilité. (...)
Le second problème est la possibilité d'apparition pour le joueur d'une occupation plus intéressante que le scénario (Boite, pub ou plus rarement copine esseulée qui cherche le réconfort), ce qui se traduit souvent par un changement de comportement du personnage qui va commencer à faire n'importe quoi avec une tendance prononcée pour le suicide (Car le plus sûr moyen de quitter un scénario est la mort du personnage ou encore de se faire virer par le meneur). Somme toute, cesjoueursdilettantes ne sont pas des plus désagréables car ils peuvent tout de même présenter un minimum de sérieux et peuvent même être une aide pour le meneur qui peut leur donner le rôle d'un des PNJs après un petit briefing sur le personnage, cela peux permettre de rendre le PNJ plus vivant, même si cette possibilité est à utiliser avec précaution afin d'éviter que le PNJ ne disparaisse en cas de départ impromptu du joueur (Cf. activités plus intéressantes). Présentons maintenant le deuxième type dejoueursque sont les passionnés. Ils sont l'antithèse des dilettantes, pour eux, le jeu de rôle est tout (voire plus, pour les plus accros), ils ne s'amusent et ne s'épanouissent qu'en ' vivant ' leur personnage. Il est vrai que ce genre dejoueursne risque pas de partir au milieu du scénario ou encore de ' torpiller ' celui-ci parce qu'ils ont autre chose à faire. Cesjoueurssont le plus souvent attentifs, intéressés et volontaires, ce qui facilite le plus souvent la tâche du meneur qui n'a pas besoin de toujours les raccrocher au scénario, mieux que ça, les passionnés ont tendance à faire le scénario. On pourrait se dire ' Mais ce sont lesjoueursparfaits ! '. Eh bien non car lesjoueurspassionnés présentent aussi quelques défauts (personne n'est parfait). Tout d'abord, comme les passionnés de tous types, ceux du jeu de rôle sont exigeants, voire très exigeants. (...)
Le doux temps où on pendait les meneurs de jeux incapables... mais je m'égare). Un autre problème que peut poser ce type dejoueursest le fait qu'ils veuillent jouer le plus souvent possible ce qui demande au meneur une grande disponibilité et surtout une imagination à toute épreuve, sauf si celui-ci a choisi de mener une campagne commercialisée (en espérant qu'aucun de ses accros ne l'ait déjà joué ce qui arrive assez souvent). (...)
Il est alors préférable pour le meneur du jeu d'être chômeur ou mieux, employé par une municipalité quelconque ce qui lui laisse tout le temps de préparer ses scénarii pour la plus grande joie de sesjoueurs. La cohabitation entrejoueursdilettantes etjoueurspassionnés est à proscrire, car les premiers gâcheront immanquablement le plaisir de jouer des seconds par quelques actions subversives du type : se faire tuer par tous les moyens, envoyer le groupe à la mort ou encore tuer les PNJs amicaux (Cf. activités plus intéressantes des dilettantes). Le dernier type dejoueursest celui des réglementaristes ou de ceux qui s'éclatent en appliquant une règle à la lettre, je ne cache pas mon incompréhension face à ce comportement. Mon analyse, qui n'engage que moi mais qui ne peut être que vraie, est que cesjoueursn'ont en fait qu'un but : respecter les règles et les faire respecter. Il est certes louable de vouloir utiliser au maximum des règles créées à la sueur de leur front par les créateurs (quoique certains avouent que leurs règles sont là pour faire jolies) et on peut supposer que cesjoueurspensent que détourner les règles c'est dénaturer le jeu (ce qui est parfois vrai), mais est ce pour cela une raison pour balancer le livre de règles a la tête du meneur quand celui ci prend quelques libertés. Les règles des différents jeux de rôle sont bien évidement testées avant commercialisation mais il apparaît souvent à l'usage que certaines règles sont difficilement applicables ou peu logiques ; malgré tout, lesjoueursréglementaristes se retrancheront derrière le livret de règles à chaque entorse du meneur. Pour eux, jouer un rôle passe obligatoirement par connaître les règles par coeur, non seulement les connaître mais aussi les ériger au rang de dogmes. Il est bien entendu évident que lesjoueursréglementaristes ne peuvent supporter très longtemps, d'une part, lesjoueursdilettantes qui ont une appréciation assez réduite des règles (Si même, O Miracle, ils les ont lu) et, d'autre part, lesjoueurspassionnés qui eux transgresseront les règles sans vergogne si cela améliore la jouabilité et le réalisme du jeu. Le meneur de jeu doit donc, s'il veut éviter les problèmes de règles en cours de partie, soit respecter celles ci à la règle, soit en discuter avec les réglementaristes avant la partie et tenter de les convaincre que les règles ne sont pas tout (bon courage). Mon exposé est fini, j'espère qu'il vous aidera à mieux comprendre la façon de jouer des personnes présentes avec vous autour de la table de jeu. (...)
Les descriptions faites ne sont évidement pas exhaustives puisque mon avis est totalement partial (je fais ce que je veux NA !), mais elles peuvent compléter l'idée que vous vous faisiez des autresjoueurset mettre à jour les problèmes que votre façon de jouer peuvent poser aux autres. Sur ce, je retourne à mes inventions. (...)
Je prends cette fois ma plume-clavier pour vous faire part de ma géniale vision du monde de Vampire, car j'aime éclairer l'esprit embrumé des pauvres non-génies que vous êtes mais aussi car je ne retrouve pas ce feignant de Disciple qui a du se cacher pour ne pas tester ma dernière invention : la chaise électrique. Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu de rôle Vampire, il s'agit d'un univers dans lequel lesjoueursinterprètent des vampires se fondant dans nos villes et partageant leur ' non-vie ' entre la recherche de nourriture (le sang humain) et la participation à la vie de la société des vampires, siège d'intrigues et de luttes de pouvoir. (...)
Mon exposé se contente d'évoquer la période contemporaine en laissant volontairement de côté la version moyenâgeuse du jeu qui diffère beaucoup de par l'organisation de la société vampirique et les rapports entre les vampires. Lesjoueursinterprètent donc de joyeuses créatures avides de sang et ne supportant plus la lumière du jour (dommage pour le bronzage), créatures qui arpentent inlassablement les trottoirs de nos villes à la recherche de leur nourriture, c'est à dire nous, les humains. (...)
Ainsi le personnage vampire a tout intérêt de participer un tant soit peu à la société vampirique de la ville où il réside (cela permet, en autres, de rallonger sa durée de ' vie '). Cet aspect des activités du vampire est d'ailleurs le plus souvent utilisé par lesjoueurset le meneur. Par contre, un autre aspect est souvent occulté par lesjoueurs; je veux parler des relations du vampire avec les humains. Ces dernières se résument le plus souvent juste à la recherche de nourriture ou à l'utilisation des humains soit par domination psychique, soit par rémunération. (...)
Mon propos était donc de vous faire partager mon point de vue (nécessairement génial et novateur) afin d'aider lesjoueursde Vampire à interpréter leur personnage mais aussi afin de montrer à ceux qui pensent que jouer a Vampire consiste à massacrer des humains et à rechercher le pouvoir à tout prix que ce jeu n'exclut pas les relations humaines, les sentiments et les cas de conscience. (...)