Joueur, qui es-tu ?
sur Bastion rôliste
Je demande maintenant à tous les joueurs de faire un pas en arrière (attention de ne pas vous péter la gueule) et de regarder leur carrière . A priori vous êtes passé par les stades suivants : - Tout d'abord, la Découverte. Souvent faite sur un jeu type AD&D, c'est l'illumination. On se demande comment on a fait pour vivre sans. On chérit son premier personnage, on est chaperonné par des aventuriers chevronnés qui vous conseillent ('Maintenant jette 1d20 pour ton S.S.... puis 1d100... Ah ! pas ...Contient : joueurs (13)Joueur, qui es-tu ? Je demande maintenant à tous lesjoueursde faire un pas en arrière (attention de ne pas vous péter la gueule) et de regarder leur carrière . (...)
bon là, tu notes Critique C Bludgeon et tu lances 1d4'). Ou alors on découvre en même temps que les autresjoueurs('Dis, tu crois qu'il y a une différence entre les points de coup, les points de vie, les points de fatigue ? (...)
On affronte son premier gros monstre, on obtient son premier objet magique... On meurt. On recommence en essayant de faire mieux. Les autresjoueursétant déjà à un niveau d'expérience plus élevé, c'est avec compassion que le maître accepte que le personnage soit un peu gonflé, histoire de rester dans le coup. (...)
- Vient ensuite la période Aventurier. On connaît mieux les règles que ses leçons scolaires (ou de Fac). On découvre d'autresjoueurset d'autres jeux. On crée de nouveaux personnages. On les adapte à ses goûts. Souvent on commence à préférer un certain type de personnages qui vont devenir une seconde peau, un reflet. (...)
Alors que les personnages progressent, on crée de nouvelles aventures de plus en plus soignées (on passe des heures à faire un plan en cours de Géo ou de Philo ou à vieillir un parchemin) mais aussi adapté à des personnages de plus en plus puissants. On découvre de nouveaux monstres, on se laisse aller à sa générosité, on fait plaisir à sesjoueurs. En tant que joueur, les personnages s'étoffent un tout petit peu, ils se différencient : ils ont une histoire, une vie antérieure. (...)
Chacun devient un groupe à lui tout seul. La rivalité, même si elle n'est pas mortelle, est intense, chacun desjoueursveut être le meilleur. Aux feuilles de personnages, l'on adjoint des annexes, puis des annexes aux annexes. (...)
alors on ne meurt plus. Par contre les dieux, eux ils le peuvent et on le prouve... A l'appétit desjoueursrépondent les talents culinaires du maître. Aucun défi passé n'est à la hauteur. Alors on met la barre plus haute, toujours plus haute. (...)
à tenir la chandelle (sauf si on est du type contemplateur shintoïste, mais c'est rare). Maintenant, si tous lesjoueurssont de ce type, on aboutit à une parade du plus bel effet, mais d'un goût et d'une efficacité plutôt douteuse. (...)
Il peut décider de prendre une attitude très dirigiste dans sa maîtrise afin de tenter de limiter les excès des personnages. Le problème est que ce dirigisme n'échappe que rarement à l'attention desjoueurs. Ils ont alors l'impression d'étouffer, de ne pas pouvoir s'exprimer librement, de ne pas pouvoir 'jouer' leur rôle : la réaction de rejet est quasi immédiate. (...)
Le maître peut aussi décider de modifier son type de scénario afin que celui-ci corresponde aux envies desjoueurs: toutes les histoires ont alors tendance à se centrer sur leurs vies, leurs backgrounds : ils deviennent le centre de leur univers, ce qui les flatte encore plus. Le maître devient alors l'esclave de sesjoueurset ceux-ci en imposent toujours plus, encore plus... Voilà, je pense avoir, d'une manière presque impartiale, fait le tour des différentes phases que traversent lesjoueursde JdR. Tous, bien sûr, n'évoluent pas à travers la totalité de ces phases : certains en sautent ou s'arrêtent à un stade qui leur convient. (...)
Il y aura toujours un petit malin dans le public pour me dire que lui, il est une exception et qu'il n'a rien à voir avec les Décadents ou les Aventuriers, mais bon, que cela ne l'empêche pas de lire la suite. Ah oui, j'oubliais, tout cela s'applique auxjoueurs, mais aussi aux maîtres, et ceux-ci n'échappent pas à la critique. Le miroir Tout le monde est donc d'accord pour dire que la meilleure manière de jouer, c'est celle qu'il pratique et que toutes les autres sont soit inintéressantes, soit futiles soit débiles, ou les trois à la fois. (...)