L'utilisation de la Folie et des Troubles Mentaux en
JDRContient : mental (15)(...) En particulier si les joueurs sont des enfants ou mineurs, ou des personnes particulièrement vulnérables, je vous déconseille l'utilisation des troubles mentaux avec ce genre de public sensible... Il ne s'agira pas non plus de traiter de psychologie et de psychiatrie véritable, mais de s'inspirer de troubles mentaux réels pour les adapter de manière romanesque et intéressante pour l'ambiance dans nos parties de JDR. Et bien évidemment, quand je parle de troublemental, celui-ci concerne LES PERSONNAGES !!! Et non pas les joueurs ! En bref : ici, on parle de JDR, uniquement de JDR, la folie devenant un outil de narration, c'est tout! (...)
Qu'est ce que la folie ? Sans aller vers le côté métaphysique de la chose, je préfère parler de troublementalplutôt que de folie. La folie est un terme un peu dépassé qui renvoie à pas mal de clichés (asiles de fous, délires, etc...) tandis que la notion de troublementalest à la fois plus vaste et plus « sombre ». Si on doit suivre une définition simple et rapide, il s'agit d'un trouble qui modifie le comportement d'un sujet par rapport à une norme basée sur la société. Dans le cadre d'un JDR, ce troublementald'un personnage pourrait avoir été décidé par le joueur à la création de son personnage (en accord avec le MJ) ou survenir pendant le jeu, souvent à la suite d'une rencontre traumatisante, ou sous l'emprise de drogues, voire d'origine surnaturelle (effet d'un sortilège ou d'un objet magique, malédiction, utilisation de la magie dans l'Appel de Cthulhu, etc...). (...)
Les troubles mentaux, ce n'est pas nécessairement le gars qui se prend pour napoléon avec son bicorne en papier sur la tête ; ni celui qui va déambuler dans les couloirs en hurlant à la mort. La crédibilité de votre folie va en prendre un sacré coup... En particulier si le troublementaltouche un joueur! Selon le type de troublemental, la victime peut être dans le déni le plus total (« Puisque je vous dis que ces hommes ont été envoyés pour me tuer !!! (...)
Il pourra s'en servir sans restriction pour colorer tel ou tel PNJ, en faire un méchant tout à fait flippant, sortir une ambiance particulièrement stressante ou rendre un individu (un ennemi, voire un allié) beaucoup moins rassurant... Mais lorsque qu'il s'agit d'un PJ qui est victime d'un troublemental, la situation est plus complexe car on parle ici de MODIFIER LE COMPORTEMENT d'un personnage qui est sous le contrôle d'un joueur. Alors comment procéder ? Laisser le joueur se débrouiller pour interpréter son troublementalou bien laisser le MJ prendre de temps en temps les rennes ? La grande question qui divise tout le monde. (...)
L'avantage principal, c'est de laisser une grande liberté au joueur et d'éviter la frustration de ne pas pouvoir contrôler son personnage. Le troublementalparait plus naturel que s'il était imposé tout le temps par le MJ. Mais cette approche requiert des joueurs particulièrement débrouillards, autonomes, expressifs et motivés, vu que tout le rendu va reposer uniquement sur lui. (...)
Tous les joueurs ne désirent pas non plus interpréter un personnage à qui il manque une case... En outre, le côté handicapant peut frustrer. Idéalement, le joueur connait le troublementalde son personnage et réagira en conséquence lorsque la situation se présentera à lui. Certains troubles mentaux sont plus adaptés à cette approche, en particulier les addictions et les phobies, voire la dépression. (...)
Le joueur ayant un personnage alcoolique chronique fera parfois volontairement passer la recherche d'alcool avant certaines affaires plus pressantes, etc... Ce genre de troublementalest le plus souvent décidé dès la création du personnage, en collaboration avec le joueur. Une méthode que je n'aime pas tellement, c'est de s'imposer en tant que MJ et de jouer directement le personnage fou. (...)
Ceci est je pense, valable pour toute affection dont le joueur n'aurait pas conscience et qui aurait une composante délirante. Le principe, c'est de ne pas parler du tout de troublementalaux joueurs, y compris au joueur concerné. Il s'agit de lui présenter des éléments non réels comme étant réels : c'est ce que son personnage voit ou entend, ou c'est la manière dont il les interprète. (...)
Ca m'arrive aussi de m'arranger pour isoler de temps en temps le PJ (en jeu) qui souffre du troublemental: le groupe s'est séparé, le PJ est parti en éclaireur, et là il croit voir des choses troublantes : ces chiens sont en train de manger un cadavre d'enfant ? (...)
Bien sûr, le temps que les autres PJ débarquent, le chien est parti, avec son éventuel cadavre dans la gueule, mais chose troublante : il reste bien une flaque de sang au sol... Il suffit de jouer la séquence normalement, au su et vu des autres joueurs... Et arrivera le moment fatidique où les autres se douteront de quelque chose... Pourquoi c'est toujours quand John fait son tour de garde qu'il se passe des trucs bizarres ?? Une fois le troublementalconnu des joueurs et des personnages, il peut être intéressant de mettre en place un traitement médicamenteux qui permet de contrôler l'essentiel du trouble, mais que le PJ doit prendre à heures fixes sous peine de revivre relativement vite des manifestations délirantes ou hallucinatoires. (...)
Donc préparez bien votre coup! Et pour finir, et c'est là peut-être le conseil le plus important : DOSEZ BIEN VOTRE TROUBLEMENTAL. Plus il est prononcé (de par sa fréquence, ou son intensité), plus il est lourd à jouer et à porter pour le joueur, sans pour autant qu'il ne soit intéressant pour le jeu. (...)En jeu de rôles, le terme « folie » peut prendre bien des aspects et impliquer des éléments bien différents selon le type de partie et d'ambiance générale. Véritable sujet tarte à la crème, en particulier si la folie concerne un PJ, avec autant de manières de la traiter qu'il y a de MJ et de joueurs... Outre l'utilisation de la folie chez des PNJ comme élément d'ambiance, voici une réflexion et quelques techniques quand à la manière de gérer les effets sur la santé mentale des personnages favoris de ...