Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : énergie (15)(...) Le brouillard deviens étrangement poisseux, comme de la boue, lorsque je le rejoins, chaque pas que je fais me coûte de l'énergie, mais me coûte moins qu'à OEil Vert, grand échalas mince, qui essoufflé, ralentit de plus belle à cause du brouillard. (...)
Gémit OEil Vert, vous l'auriez vu ! Il lui a presque fendu le crâne ! - Ferme ton claque ! Dit Pigeon. Garde tonénergie! Il regarde la pâte blanchâtre qu'est devenue la gangue qui entoure OEil Vert. - Qu'est-ce que c'est que ce truc ? (...)
Chacun de mes battements de coeur devient assourdissant, mon sang bat dans mes veines comme des geysers d'énergiequi viennent alimenter mon corps. Je lutte pour contrôler l'euphorie mêlée de rage qui m'anime. (...)
Elle vient se planter derrière la nuque du Héraut qui tourne la tête vers Jaï comme si de rien n'était. Je plonge. D'instinct, je libère tout le fleuve d'énergiequi m'anime dans ce geste unique. Le choc est brutal, le Héraut hurle. Son sang violet éclot comme une fleur dans un bruit de craquement obscène. (...)
La lumière émanant de moi s'étiole petit à petit, finit par s'éteindre, mais je peux sentir le fleuve d'énergiecapter la vie autour de moi, enfler, en un processus lent et inéluctable. Un instant, j'ai peur d'exploser, mais finalement, il se stabilise et n'enfle plus. Quand je me sens défaillir, je ferme les yeux, me concentre sur ce flot d'énergie, sur l'écho qu'il provoque dans tout mon corps. Je le sens qui imprègne chacun de mes muscles, chacun de mes os, et la fatigue disparaît. (...)
Au vieux Shaman, décidément, le destin a été cruel avec le shaman : Sa tribu est sauve, mais il est mort et j'ignore si Mahe et Jaï vivront. La douleur mord mon esprit comme un rat enragé. Je me repose. Je pourrais laisser le flot d'énergiecontinuer d'alimenter mes gestes, je le sens, mais j'ai peur des conséquences. La nuit tombe doucement sur ce petit bois perdu au fond de la steppe. (...)
Ma hanche me tire, m'empêche de prendre un élan correct. J'atterris au bord de la glace, m'y raccroche un instant, et je fais exploser le fleuve d'énergiequi se fond à nouveau dans mon corps lorsque je glisse et que mes doigts nus creusent la glace comme des serres pour m'agripper. (...)
L'air glacial plante ses griffes glacées dans mes poumons, m'empêchant de respirer. Je prends une inspiration puisant jusqu'au coeur du fleuve d'énergiequi coule en moi et lorsque j'expire, relâche le pouvoir, je le sens réchauffer mes muscles, apaiser la douleur, et m'animer d'uneénergieétrange tandis que l'aura d'or se développe encore plus, s'anime. Là ! Je l'aperçois dans le reflet de la paroi de glace polie comme un miroir. (...)
Elle est inaltérable, indestructible et donnée par le Soleil, qui nous éblouit de sa lumière chaque fois que ton pouvoir se manifeste massivement, au travers de l'Essence. » - L'Essence ? - L'Essence, reprend-t-il. L'énergiemystique, matérielle et surnaturelle qui anime toute chose dans tous les univers, pas d'essence, pas d'existence. (...)
- Tu veux dire, que je suis capable de faire tout ce que je veux ? - Oui, dans une certaine mesure. Je fronce les sourcils. - Vois tu, l'essence, n'est que l'énergie, et la Création, ce que vous appelez le monde, obéit à des règles, à un ordonnancement que l'on appelle le destin : la gravité, le temps, l'espace. (...)
« Tu n'aurais jamais dû la libérer. » Je me retourne vers la Princesse Bleue. Projetée non loin du mur, elle se redresse, l'aura d'énergiel'environnant soufflant comme un orage autour d'elle. Son regard croise le mien, un regard de froide détermination mêlée de surprise. (...)
Je n'y prends pas garde. Je reste concentré sur le balcon de l'enceinte du donjon... ... Que je manque ! L'énergiecinétique se dissipe, le pouvoir me projetant dans le bond avec elle. Je retombe au delà de la muraille, devant le donjon central, dans une cour à moitié noyée par la pluie. (...)
Le coup, empli d'essence, de pouvoir, s'abat sur moi. Je ne pare pas le coup. Je rassemble tout ce qui me reste d'énergiemystique, et le pouvoir du soleil emplis mon corps comme une explosion aveuglante, et le coup rebondit sur ma poitrine. (...)