Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : guerre (6)(...) Mes mains serrées sur une épée démentiellement grande, l'armure d'orichalque pesant sur mes épaules, j'avance obstinément, la lumière se déploie autour de moi, je pousse un cri de défi et je m'élance à travers les nuées d'un bond qui défie toute raison. J'arme mon coup lorsque soudain j'aperçois mon reflet sur les murs d'une machine deguerrede la taille d'une cité. Le taureau ailé est là, mugissant, le regard pareil au mien, plein d'un défi et d'une volonté sans faille. (...)
Et lorsque nous avons envahi votre monde, il y avait des tensions entre les nôtres, des frictions... et il fallait coordonner des armées aussi nombreuses que vos peuples entiers, cetteguerredevait être la mise à mort grandiose de votre monde, l'achèvement d'un drame mythique.» Des ombres formées par la lumière du soleil bleu prennent forme, la plupart multicolores et parfaites, dissolvant de leurs couleurs des nuées d'ombres simples de mortels dans un massacre de lumière. (...)
La mise à mort du monde.... Un frisson me parcourt. « Mais au lieu de cela, dit-il, ce ne fut pas uneguerre, c'était un massacre, une boucherie sans nom et sans grâce au milieu des cadavres de ceux qui d'entre les hommes avait déjà périt d'une mort invisible et disgracieuse. (...)
C'était comme te retirer le pain de la bouche et te condamner à mourir de faim dans le plus cruel des déserts, tout cela, pour une petiteguerremesquine, pour une victoire minable arraché des mains d'un adversaire déjà mourant ! » - Qu'à tu fais ? (...)
Il y a cinq ans, il y eut une altercation entre leurs village et le nôtre, concernant un pauvre gamin de chez nous, qui fut prit chez eux tout seul et lynché pour avoir volé un mouton. Laguerrequi s'ensuivit fut courte, rapide et violente : notre unique raid nocturne les surpris dans leurs lits la semaine qui suivit. (...)
Je peux toujours entendre le vacarme, grondant par-dessus le bruit net de mes pas dans le Trône d'Orage, des cris deguerredans la langue du nord, dans la langue de la plaine et celle des rivières. Des ordres sont aboyés par dessus le vacarme des armes et des armures que l'on prépare, des portes claquent avec rage et précipitation, d'autres pas résonnent, couvrant le bruit du déluge qui tombe sur le trône, et tout cela converge vers moi. (...)