Les Carnets de Yasminabad : l'oasis de Yasmina
sur Deadcrows Studios au format (20.4 Mo)
Contient : ville (29)(...) Flattée par tant d'amour, mais incapable de décider qui de Alaeddine l'al-kimiyat ou de Lakhdar le Mudjahid, elle voulait épouser, Yasmina leur lança un défi : celui qui lui construirait la plus bellevilleen lieu et place de l'oasis deviendrait son époux. Chacun redoubla alors d'effort pour trouver les artisans, les architectes et les ouvriers nécessaires à leur projet. (...)
Aujourd'hui encore l'oasis, qui hérita du nom de Yasmina, est divisée en deux médinas, chacune construite jadis pour l'amour d'une danseuse. Description générale de l'oasis : Yasminabad est un lieu de passage, unevillechampignon dont l'effervescence n'a que peu à envier aux principaux pôles commerciaux du Capharnaüm ou de Kh'saaba. (...)
Le grand souk des deux portes : Baignée dans les senteurs du monde entier, écrasée tout au long de la journée par un soleil de plomb et gelée durant la nuit par le fouet des vents mordants venus du désert, cette partie de lavilleest une zone franche de toute autorité princière. La milice de Chafika Ibn Rachid Abd-al-Hassan y assure la sécurité, mais nul ici n'est tenu de répondre à l'autorité des cheikhs ou des kahini. (...)
En effet, si dans les premières années les marchands pouvaient s'installer en toute liberté et ne devoir de compte à personne, lavillene s'enrichissait aucunement. C'est pourquoi il fut décidé par l'amir Yocef VII Ibn Malik AbdalHassan il y a trois mille ans, que tout marchand, quelle que soit sa puissance commerciale, devrait désormais être propriétaire immobilier dans l'une des deux médinas. (...)
Elles ont la main mise sur le détournement des fonds et des marchandises, sur le racket et les vols en tous genres et sont au nombre de troiscents à travers toute laville. Si le gros de leurs troupes opère dans le grand souk et les marchés intérieurs, nombre de leurs hommes sont aussi des administratifs, des marchands corrompus, des princes ou des sorciers pervertis. (...)
La guilde de Yasminabad existe depuis près de mille ans et compte aujourd'hui parmi les entreprises commerciales dont la puissance est connue d'un bout à l'autre de Jazîrat. Dirigée par un conseil de vingt-six marchands se réunissant traditionnellement hors les murs de lavilleet ne prenant ses réunions qu'autour d'un brûloir d'encens à la façon des bédouins, la guilde est faite de contrastes. (...)
En effet, rompus à la vie sur les souks, aux méthodes des bandes et des voleurs à la tire, les miliciens du souk n'ont pas d'égal en matière de repérage et de traque des scélérats. Cependant, même si cela se produit rarement, il arrive que la milice du souk et celle de lavilleentrent en conflit. Les affrontements ne sont que très rares, mais le refus de collaborer est parfois manifeste. (...)
La venue régulière de ces Escartes est à l'origine de bien des bagarres et des viols, ce qui mobilise de façon quasi permanente la vigilance des miliciens. La médina Al-Alaeddine,villede l'Ouest : Surnommée lavilledu « juste prieur », l'Al-Alaeddine n'a pas de prince, pas d'amir, pour la gouverner. Trois écoles de magie traditionnelle saabi se partagent le pouvoir, chacune étant dirigée par un conseil des sages. (...)
Le troisième côté, celui qui est orienté vers le sud et vers l'est, est dévoué à l'étude des mystères du désert et à la protection de laville. Villages autour de laville, les remparts abritent les administrations de l'Al-Alaeddine, mais aussi les al-kimiyati, élèves et professeurs, et tout le personnel qui les entoure. Considérés comme des nobles en la place, les al-kimiyati vivent dans leurs remparts comme dans des palais, avec le luxe permis par leur condition, leurs fonctions, et surtout par les rigueurs de la région. (...)
Ce luxe, bien entendu, n'est pas une priorité comme il peut l'être pour les cheikhs de l'Al-Lakhdar. Si l'on trouve dans cette partie de lavilledes jardins intérieurs, des fontaines, des courtisanes et des bains réservés aux mages, tous ces luxes sont bien moins fréquents que les temples, les salles de prière ou d'étude et les autels de sacrifice. Les mages gynécides : Les al-kimiyati qui règnent sur laville, ainsi que la grande majorité des sorciers qui en foulent le sable ou le pavé, suivent la Parole d'Alaeddine. (...)
Outre son enseignement institutionnalisé de la magie et la formation des jeunes al-kimiyati, elle opère tel un ministère du commerce, décidant des taxes à prélever, des aides à octroyer, faisant la pluie et le beau temps sur l'économie de laville. Ses agents les plus représentatifs, et souvent les plus craints, sont les aynani (les yeux, par référence aux yeux de Manat ouverts sur laville), médiateurs jouant le rôle d'avocats et d'huissiers. Entourés d'une milice propre à leur école, le plus souvent composée de mages en plein noviciat, ils effectuent des contrôles et redressements réguliers chez les marchands, artisans et propriétaires fonciers de la médina Al-Alaeddine. (...)
L'école des voyageurs : Enseignant aussi le commerce, celle-ci revêt moins d'atours officiels et administratifs pour se rapprocher davantage des origines primitives et bédouines du peuple saabi. Bien que vivant enville, ces hommes et ces femmes semblent en permanence sortis d'un trou de sable. Couverts de poussière, n'usant que de la mémoire orale et jamais de l'écrit, n'utilisant les bâtiments en dur que pour stocker vivres et matériel et pour loger les bêtes, les mages bédouins de l'Al-Alaeddine ont depuis toujours appliqué, avec plus ou moins de bonheur, la culture nomade à la vie urbaine. (...)
Composée à seulement cinquante pour cent de Saabi, la compagnie regroupe des Escartes, des Krek kaos, des Agalanthéens, des Shiradim et des Alfariqani sans distinction d'origines dans sa hiérarchie et son fonctionnement. L'école des gardiens des gouffres : Cette partie de lavilleest ce qui ressemble le plus à une cité saabi gouvernée par une noblesse d'arme. Ses nobles mages portent tous d'égale façon le grimoire et le sabre. (...)
Le conseil des sages de cette école opère une autorité stricte de gouvernance et d'imposition. La hiérarchie de l'école se reporte sur laville: les conseillers règnent tels des rois, en dessous d'eux les prêtres-enseignants sont autant de princes et de ministres auxquels obéissent les élèves tels les nobles cadets d'une école militaire. (...)
Lorsqu'ils décident de quitter Yasminabad, les al-kimiyati issus de cette école deviennent souvent des exorcistes et des chasseurs de diables. La vie dans cette partie de lavilleest la plus sophistiquée, la plus proche de ce que l'on trouve dans les quartiers riches de Jergathlagrande. (...)
Il a tué au cours de sa vie chacune des soixante épouses qui composaient son harem. Toutes sont aujourd'hui ses plus fidèles servantes, et dans le palais comme enville, elles sont ses yeux et sa voix. La puissante magie de Jelim a offert aux spectres de ses femmes le pouvoir de prendre une forme tangible et de se mêler aux vivants aussi souvent que nécessaire. Ainsi, il n'est pas rare de croiser l'une des ces espionnes enville, dans un palais, une école ou sur un marché. Il n'est pas rare de les rencontrer, de leur parler, de les aimer, et de tomber dans le piège de leur révéler au matin vos secrets sur l'oreiller. (...)
On dit que l'oracle prédit un jour la destruction de Jergath par Houbal et que pour empêcher un tel cataclysme, les mages de lavillede Sagurtha construisirent un piège qui priverait le dieu de sa colère destructrice. Ce piège prit la forme d'une mosaïque, un labyrinthe de tesselles représentant la cité détruite par Houbal. (...)
La légende prétend que des résidus de la colère du dieu demeurent dans les fragments de la mosaïque éclatée. Ces fragments, envoyés avec les ruines de lavilleen sept points de Jazîrat, contiendraient donc un grand pouvoir. Savants et aventuriers, les mosaïstes de Sagurtha se sont fixés pour mission de retrouver les sept fragments de la mosaïque pour en étudier le pouvoir magique. (...)
La guilde des mosaïstes de Sagurtha fera l'objet du second carnet de Yasminabad. La médina Al-Lakhdar,villede l'Est : Surnommée lavilledu « chevalier bien né » l'Al-Lakhdar est gouvernée par le très aimé prince Assar Ibn Mussah Abd-al-Hassan, l'amir al-yasmina. Sous son égide, trois écoles d'escrime font la loi dans l'Al-Lakhdar, se partageant les responsabilités selon des zones et des domaines d'influence parfois mal définis, ce qui entraîne souvent des rivalités, voire des conflits entre elles. (...)
Ici vivent Assar Ibn Mussah Abd-al-Hassan et ses neuf épouses, au milieu des courtisans ambitieux ou fidèles, des domestiques zélés et des gardes d'élite. Assar est un homme juste et aimé, très présent enville, contrairement au seigneur Jelim Ibn Aziz Abd-al-Salif de l'Al-Alaeddine. Il prend part à de nombreuses festivités, se montre sur les marchés, mène lui-même des troupes en exploration dans la terre des gouffres et ceux, malgré ses soixante ans révolues. (...)
Dans l'Al-Lakhdar, les membres de cette école logent près du palais ou dans les quartiers bordant les remparts, deux zones de lavilledont ils ont la responsabilité. Près du palais, ils côtoient d'autres nobles, des artistes et de riches marchands. (...)
L'école administre les quartiers populaires contenus entre la ceinture qui borde les remparts et celle qui constitue les quartiers riches encerclant le palais, sauf sur le quart Sud placé sous la protection de l'école Jidar al'iblis. Cette partie de lavilleest habitée par une population hétérogène : ouvriers en tout genre, soldats, aventuriers à la retraite, marchands riches ou désoeuvrés, nobles fortunés ou non, etc. (...)
Il s'agit de l'un des avant-postes des armées d'Occident les plus avancés, il n'est plus situé dans le Capharnaüm mais dans le désert, terre de non-droit. Bien que Yasminabad soit unevillesaabi, elle est bien loin du royaume de Kh'saaba, en terre de non-droit aussi, et son statut politique est ambigu. (...)Histoire : La légende de Yasmina. En 2501, deux frères saabi, tous deux proches neveux du prophète Hassan, tombèrent amoureux de la même femme. Celle-ci était si belle qu'on la prétendait inhumaine, sans doute issue de l'amour d'un homme et d'une déesse. C'était le temps où les dieux marchaient encore sur la terre, cela paraissait possible. Yasmina, c'est ainsi qu'elle se nommait, était danseuse dans une petite oasis située dans l'un des endroits réputés pour être les plus dangereux ...