L'Epopée de Thror (8) : Karak Grong
sur Arnheim
Contient : porte (13)(...) Thimbur se souvenait malgré tout de la direction à prendre et les guida sans problème jusqu'à l'entrée du tunnel. Laportesecrète se trouvait au fond d'une grotte peu profonde, formée par un énorme rocher creux entièrement noir. (...)
Le silence se fit devant l'entrée, et le vieux maître commença à lire les vers d'une voix grave, en levant la main vers les runes. Une fois qu'il eut terminé tous regardèrent laporteen espérant la voir s'ouvrir, mais rien ne se passa. Au bout d'une longue minute, alors que la déception commençait à apparaître sur les visages, un sourd grondement se fit entendre. Le sol vibra sous leurs pieds, et des fissures apparurent dans le mur de pierre. Laportepivota lentement sur ses gonds dans un bruit assourdissant et s'entrouvrit légèrement, puis sembla se bloquer et s'immobilisa. (...)
Thimbur, Dwali, Thimli et deux autres Nains passèrent à leur tour sans encombre. Mais au moment où ils s'y attendaient le moins, laportese remit à vibrer et se referma en quelques secondes, laissant à l'extérieur la moitié de la petite troupe ; par chance, personne ne fut coincé dans l'entrebâillement. Thimbur reprit le parchemin et tenta de rouvrir laportemais il eut beau répéter la formule, rien ne se passa. Le mot de passe devait être différent pour sortir, et les Nains restés dehors ne se rappelaient sans doute pas des vers magiques. Tous les appels d'un côté comme de l'autre demeurèrent sans réponse : laportesemblait arrêter tous les sons. - 'Il n'y a rien à faire, conclut Thimbur. Mieux vaut continuer à avancer, nous aviserons plus tard.' Dofur, un des deux Nains à avoir franchi laporteen dernier avait heureusement sur lui l'unique sac où se trouvaient les torches et les briquets qui devaient servir à éclairer le tunnel, aussi la petite troupe ne manqua pas de lumière et put progresser assez rapidement. (...)
Par endroits des flaques immenses s'étaient formées où l'eau montait jusqu'aux genoux ; cependant aucun éboulis n'avait obstrué le passage comme on aurait pu le craindre, et au bout d'un long parcours aux pentes très raides l'Homme et les six Nains arrivèrent devant une autreporte. Celle-ci n'était pas fermée magiquement et ils purent l'ouvrir en la poussant. Le tunnel débouchait sur une petite salle éclairée par quelques torches. (...)
Les Orques n'avaient sans doute pas remarqué cette issue secrète située au milieu d'un mur et aussi bien dissimulée que laporteextérieure, sans quoi ils auraient condamné le passage en provoquant un éboulement. Thror et ses compagnons pénétrèrent silencieusement dans la pièce et refermèrent soigneusement laportederrière eux afin de dissimuler toute trace de leur passage. Trois tunnels partaient de la salle où ils avaient abouti ; ils étaient en train de discuter à voix basse de la direction à suivre quand soudain Gror, un des Nains de Gungrond, les interrompit et dit : - ' J'entends du bruit. (...)
L'Orque s'arrêta et dit : - ' Là, fille dans la chambre, fit-il en désignant de ses mains encore entravées uneporteen métal dont un gros cadenas interdisait l'accès. As-tu la clef ? demanda Thimbur d'un ton sec. (...)
La hache de Thimbur avait été forgée par l'un de ses ancêtres et était gravée de puissantes runes, aussi le cadenas ne résista pas longtemps à l'énergie magique et se brisa en deux très rapidement. Le vieux Nain ouvrit grand laporte, et appela sa fille qui s'était réfugiée dans un coin de la pièce, effrayée par le bruit. Une fois sa surprise passée, elle courut se jeter dans les bras de son père. (...)
Il dort dans une salle immense où aboutit le tunnel un peu plus haut ; nous l'avons vu couché sur son trésor. Il n'y a pas d'autre passage ? demanda Thimbur. Non, répondit Gror. Nous avons aperçu uneportedans l'obscurité mais pour l'atteindre, il faudra traverser toute la salle sans réveiller Umfir. (...)Au matin la petite troupe, accompagnée de Thimbur, prit le chemin de l'entrée du souterrain secret de Karak Grong. Personne n'avait osé raisonner le vieux Nain car tous savaient que sa fille était sa seule famille, et qu'il tenait à elle plus qu'à quiconque. Malgré son âge et sa grande fatigue, il avait tenu à accompagner Thror et les siens pour délivrer Lis, et s'était équipé des armes et de l'armure appartenant à sa famille depuis des générations. La colère semblait cependant lui redonner des forces ...