L'aumônière écarlate
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Contient : magie (11)(...) Le clergé ne serait que trop content de pouvoir éliminer un des derniers agents de Légion en Castille, si elle l'avait sous la main... Pour l'Eglise, les sorciers sont des êtres maléfiques, vous le savez bien puisque c'est l'une des raisons pour lesquelles l'Inquisition vous a déclaré la guerre il y a quelques années ! - J'ignorais complètement qu'il y avait chez vous une forme demagie... murmura Frédéric, sincèrement étonné. - El Fuego Adentro... S'il n'y avait que moi, ce ne serait pas si terrible ! (...)
Trop de pensées se bousculaient dans son crâne : la surprise de découvrir qu'il y avait en Castille une forme demagie, l'étrangeté de sa situation actuelle, l'étonnement de n'éprouver aucun remord à quitter ainsi les rangs de l'armée... Et puis, qui sait ? (...)
A mesure qu'ils approchaient de Malaca, Lucas devenait plus volubile. Mais jamais, cependant, il ne lui parlait de sa famille, ni de cette mystérieusemagiedu feu qui semblait couler dans ses veines. Un soir, enfin, alors qu'ils avaient établi leur campement dans les ruines d'une bergerie construite à même la roche, il se laissa aller à la confidence. (...)
C'est en partie à cause de cela que je crains l'intervention de l'Inquisition sur nos terres. - Je croyais que c'était parce qu'un prêtre vous avait vu pratiquer cette étrangemagielors de la bataille... Domenico, si je me souviens bien. Lucas s'adossa confortablement contre la selle de son cheval et jeta dans le feu un os du lièvre qu'il avait capturé pour leur dîner. (...)
- Pourquoi les as-tu ramenés ici, Lucas ? Le jeune homme leva son visage baigné de pleurs vers celui de sa soeur : - Domenico... Lamagiedu feu coule dans mon sang... Il en a profité. Elle hocha la tête, embrassa la pièce d'un regard froid et se dirigea sans hésiter vers l'un des inquisiteurs - peut-être le seul encore vivant parmi tous ceux qui étaient tombés. (...)
Elle méprisait ouvertement Lucas, parce qu'il était plus tourné vers les connaissances et les arts que vers les armes et ne comprenait pas qu'il refuse de développer lamagiequi s'était spontanément manifestée en lui : pour elle, c'était faire preuve de faiblesse. Devenue matriarche de sa famille, chargée de donner du travail aux hommes et de gérer le bon fonctionnement de l'administration de leurs terres et de leurs troupeaux, elle était devenue en peu de temps encore plus froide et arrogante qu'avant - si cela était possible. (...)
Et, il devait bien l'admettre, l'insistance dont il faisait montre auprès de son ami était en grande partie poussée par la curiosité Comme beaucoup de Montaginois, ses connaissances occultes se limitaient aux pouvoirs de Porté développés par certains nobles ou aux terribles capacités des sorcières de la destinée. Il savait également qu'en Avalon s'était réveillée une antique forme demagiemais ne s'y était pas intéressé. Mais cette capacité liée au feu... Une voix singulièrement douce le tira de ses pensées : - Pouvez-vous m'accorder quelques minutes ? (...)
S'il ne veut pas utiliser ses pouvoirs, c'est qu'il a de bonnes raisons... Oh, je pense comme vous, au fond : tant qu'il n'aura pas compris que refuser de pratiquer lamagiepeut être aussi périlleux que son utilisation, il sera pour tous un danger. J'ai vu une manifestation spontanée d'El Fuego Adentro, je connais les dégâts que cela peut provoquer. (...)
- Pensez-vous vraiment qu'il soit indispensable que je développe mes dons ? - Certes, oui. Ou, du moins, que vous les compreniez. Je ne suis pas sorcier moi-même, mais votremagieest bien plus dangereuse que celle de mon peuple. Un Montaginois qui refuse de pratiquer lamagiedu sang sera peut-être méprisé par certains nobles, mais il risque beaucoup moins qu'un adepte du feu non éduqué... Ou, du moins, il ne fait pas encourir de danger à ceux qui l'entourent. Souvenez-vous de ce qui s'est passé à El Morro ! (...)
- J'aurais tant aimé que vous demeuriez parmi nous ! Et j'aurais tant besoin de vos conseils ! - Pourquoi donc ? - Lamagie, Frédéric ! J'ai décidé d'apprendre à l'utiliser. J'ai bien réfléchi et je pense que ma soeur et vous avez raison. (...)Une nouvelle de Charlotte Bousquet Rouge, orange, ocre, or... Le corps de la danseuse se tordait tel une flamme au son des tambourins. Sa peau brunie par le soleil se chargeait de reflets cuivrés et ses yeux, noirs, intenses possédaient l'éclat presque insoutenable de la neige des montagnes de la région à leur zénith. Seule au milieu de la piste, elle se laissait porter par la musique, oubliant son public, perdue dans les harmonies des mélodies, de ses rêves, de ce que son âme exprimait ; le ...