Kyuden Ikoma - La route de l'hiver
sur Pénombre au format (2.9 Mo)
Contient : auberge (6)(...) Comme la nécessité d'approvisionner correctement son établissement en bois. Il y a encore quelques années, il avait eu deux fils et trois serviteurs pour veiller à ce que sonaubergesoit tenue correctement. Suffisamment correctement pour que le magistrat de province accepte de la faire figurer sur les rôles des relais officiels. (...)
Certains partaient malgré la loi qui leur interdisait de quitter les terres du clan qu'ils servaient. D'autres rejoignaient les bandes de brigands. Il ne restait plus pour tenir l'aubergeque le vieil homme et son unique fils. Heureusement que Kato allait enfin se marier. Une femme ferait le plus grand bien à la pauvreaubergeet Takei avait hâte de voir ses futurs petits-enfants. Certains jours, l'aubergiste avait l'impression qu'il connaissait plus de villageois morts que vivants. (...)
Le vieil homme finit par atteindre le chemin de terre gelée. Il aurait pu couper à travers champs et arriver plus vite à l'aubergemais cheminer ainsi chargé se serait avéré bien plus pénible. Comme chaque année, on pouvait apercevoir de temps en temps sur les routes quelques groupes de nobles samurai en route vers le Château de l'Equilibre Sacré, la demeure des puissants Ikoma que servait Takei et tous les habitants de son village. (...)
Pour tout dire, Takei était au bord de la ruine et sa situation était encore parmi les plus enviables au village. Il passa devant les maisons vides et finit par arriver devant sonaubergealors que ses seuls clients du moment en sortaient. Le grand samurai balafré du clan du Crabe et la petite fille s'arrêtèrent en bas des marches. (...)
Il les observa jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière les arbres et il resta ensuite devant la porte de sonauberge, les yeux songeurs. A environ une heure de là, les deux voyageurs allaient trouver une petite chapelle près de la route, à moitié en ruines. (...)Il commence à faire rudement faim songea le vieux Takei en posant sa brassée de bois mort sur le sol. Il se redressa en réprimant un gémissement tandis que la vieille douleur familière lui poignardait les reins. Mais il lui faudrait encore marcher un bon moment avant de pouvoir enfin se reposer et manger quelque chose de chaud. Le froid devenait de plus en plus mordant et les derniers feuillages d'automne disparaissaient rapidement des arbres de plus en plus dénudés. Il avait commencé à ...