Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : armé (2), arme (9)(...) Chaque année, après le jour le plus long de l'été, un Héraut du Seigneur des Hauts Vents nous visite, revêtu d'acier etarméde jade, porteur d'exigences, d'étrangeté et de pouvoir. Chaque homme lui sacrifie une bête, et une part de sa récolte. (...)
J'ai esquivé en plongeant en avant par dessus sa lame qui frappait trop bas, mon couteau trouva sa gorge, il bascula en arrière, et le choc de la chute fit s'enfoncer ma lame plus encore lorsque nous sommes tombé tout les deux dans la boue, étendus l'un sur l'autre. Lâchant sonarme, il me repoussa sur le côté de ses bras pour me dégager avec ses dernières forces, mais il ne pouvait faire plus, et ses convulsions me rappelèrent celle d'un poisson en train de s'asphyxier hors de l'eau. (...)
Dehors, les gardes du Héraut s'approchent. Je me lève pour venir à leur rencontre. J'oublie que je n'ai pas d'arme. Je sens cette animation intérieure familière qui m'habite dans ces instants, mais elle se développe, elle grandit. (...)
J'ouvre la bâche. Des gens fuient, des gens meurent, des gens combattent. Deux gardes du Héraut, en cotte de maille,arméde Hallebarde, m'observent une fraction de seconde. Une étoile filante traverse leurs regards lorsqu'ils me reconnaissent et lèvent leurs armes. (...)
Mes mains serrées sur une épée démentiellement grande, l'armure d'orichalque pesant sur mes épaules, j'avance obstinément, la lumière se déploie autour de moi, je pousse un cri de défi et je m'élance à travers les nuées d'un bond qui défie toute raison. J'armemon coup lorsque soudain j'aperçois mon reflet sur les murs d'une machine de guerre de la taille d'une cité. (...)
Je pose la main dessus et sens une présence de l'autre côté du froid. Je retiens mon souffle. Je dois passer. Je veux passer. Le pouvoir se rue dans mon poing lorsque j'armele coup et se répand dans le mur à la vitesse de la pensée. Tout va si vite que mon coup transporte le souffle d'un ouragan. (...)
Je bondis dans les airs, et les dents claquent de façon assourdissante. La princesse en profite pour coincer la gueule du monstre en plantant sonarmeà travers sa mâchoire. J'armeun coup de poing dans lequel je mets tout mon pouvoir. Les yeux de la bête sont froids, mais brillent tels des soleils jumeaux lorsqu'ils reflètent l'éclat de lumière qui émane de moi. Je retombe, le pouvoir et la gravité font bon ménage : la tête de la bête explose en un millions de fragments blancs translucides qui retombent dans un scintillement de lumière et un fracas de verre brisé sans fin. (...)
La Princesse Bleue se tourne une fraction de seconde vers moi, une seule petite fraction de seconde, mais Lewellyn en profite. Je ne le vois pas dégainer sonarme. J'entends seulement le son cristallin de l'acier qui glisse dans le fourreau d'or et d'argent. (...)
Je prends une inspiration, saisis le pouvoir et bondis sur la tranche supérieure de la porte d'une maison devant moi dont le propriétaire est en train de sortir,armeau poing, et rebondis vers le toit de la maison d'en face avec l'aisance d'une plume poussée par le vent. (...)
Violer le sanctuaire d'un Shaman est un tabou, mais j'en ai tellement violé depuis ces derniers temps que je m'en rappelle uniquement lorsque je suis à l'intérieur et qu'une ombre se précipite sur moi en hurlant, brandissant une épée de fer froid. Regard Vif. Je n'ai même pas besoin du pouvoir. Je saisis le poignet de son bras d'armeet bloque son coup. Je lui envoie un coup de genou dans le foie et le repousse violemment contre le mur garni de gravures. (...)