Interview des auteurs
sur Le Ludiste
Devâstra est un jeu de rôle édité par le 7e Cercle qui devrait sortir avant la fin de l'année. Nous sommes allés poser quelques questions aux auteurs : Romain d'Huissier (Qin, Capharnaüm) et Laurent Devernay (Imputrescibles, Tensei). Les ludistes - Bonjour. Si vous deviez énoncer le pitch de Devâstra en quelques mots, qu'est ce que cela donnerait ? Romain d'Huissier - Dans un monde typé Inde antique, les Devas sont morts jadis afin de bannir à tout jamais leurs rivaux démoniaques, les Asuras ...Contient : pouvoirs (12)(...) Hélas, ceux-ci sont de retour alors que l'humanité a oublié ses dieux, et les Devas se réincarnent désormais dans de jeunes gens pour contrer ce danger. Les Devâstras, armes divines auxpouvoirsimpressionnants, sont leur héritage. Laurent Devernay - Devâstra propose d'interpréter des adolescents héritiers de l'essence des Devas pour protéger un monde proche de l'Inde antique contre des créatures démoniaques, dans la plus pure tradition shonen. (...)
RdH - Cela passe par la saveur de l'univers d'une part (reprendre des codes comme les héros jeunes, la grande menace qui se profile, lespouvoirsqui rendent uniques, le potentiel à développer, etc.) et les règles d'autre part (rendre les aspects shonen par le biais de mécanismes particuliers : le dépassement de soi, la progression, la codification de certains éléments comme les deus ex machina ou coups de théâtre improbables). (...)
Ces sagas épiques sont en réalité étonnement proches du shonen manga : les héros en sont jeunes (Rama commence ses aventures à 14 ans), ils héritent depouvoirsconsidérables, ils doivent lutter contre de puissants antagonistes. Au niveau du pathos aussi, il y a des points communs (le poids du passé, transcender sa condition, faire des choix cornéliens). (...)
Et puis commercialement, tous les rôlistes ne sont pas fans de manga et il était plus pertinent que nos illustrations rendent plus le côté Inde ancienne que le côté shonen. Heureusement, l'éditeur en était d'accord. LD - Pas vraiment. Si lespouvoirset utilisations d'énergie restent très visuels, on reste quand même dans des éléments graphiques qui restent cohérents avec l'Inde Antique. (...)
Mais à part ce point de départ, pas de storyline imposée : le monde sera ce qu'en feront MJ et joueurs. LD - Plus que ça, le monde DOIT évoluer au fil de la campagne. On joue des Avatars avec despouvoirsextraordinaires dans un monde déjà en train de changer. Par leurs actes et leurs décisions, les personnages seront amenés à influer directement sur le domaine de Prithivî (le pays dans lequel se situe le jeu). (...)
Et tout ça, c'est dans la Devâstra (disons dans la moitié d'âme qu'elle contient) que ça se trouve. Ainsi, la maîtriser de mieux en mieux, obtenir de nouveauxpouvoirs, finit par faire perdre au PJ sa personnalité au profit de celle d'un être un peu détaché, un Deva qui ne pense forcément pas comme un mortel. (...)
C'est là l'occasion de phases de roleplay intéressantes à mon avis (surtout que par exemple, un homme peut avoir en lui une déesse et vice-versa). De plus, d'un point de vue 'technique', c'est la Devâstra qui contient lespouvoirs: sans elle, l'Avatar n'y a pas accès. Cela peut inspirer des scénarios où les PJ sont privés de leurs armes et doivent à nouveau ne compter que sur eux-mêmes et leurs compétences pour s'en sortir. (...)
Par exemple, il existe des points de Conviction qui permettent à un PJ de se transcender : ces points donnent des Succès automatiques, font remonter sa jauge de vie ou d'énergie pour porter un ultime coup, etc. L'énergie mystique est une simple réserve (nommée Atman) qui alimente lespouvoirsou la magie notamment. Sans même parler des points d'Implication qui offrent la possibilité aux joueurs d'introduire des éléments scénaristiques en jeu eux-mêmes, afin de mettre en scène coups de théâtre et deus ex machina dans la plus grande tradition shonen ! (...)
(comme faire de Vegeta un allié / rival et plus un ennemi mortel) Niveau combat, le dynamisme de ces manga est assez bien retranscrit je pense. Entre l'initiative tactique, lespouvoirsde Devâstra et l'imagination des joueurs, il y a de quoi faire ! LD - En plus de ce que soulignait Romain, je tiens à mentionner le mécanisme de Transcendance. (...)
Il s'agit d'un moment crucial où le personnage va plus que jamais se rapprocher de son Deva et en tirer momentanément despouvoirsincroyables. Par contre, plutôt que de devenir blond aux yeux bleus, il se contente d'avoir la peau qui prend une teinte légèrement bleutée. (...)
Des Brahmanes guérisseurs, des politiciens astucieux, des intouchables cherchant leur nouvelle place dans la société, etc. Lespouvoirsde Devâstra ne servent pas qu'à détruire ; il y a d'autres choix comme soigner, protéger, lire les pensées, projeter des illusions, renforcer un allié, etc. (...)
Il peut s'agir de n'importe quel objet allant des sandales aux bijoux en passant par les instruments de musique. De plus, lespouvoirsne se limitent effectivement pas à des utilisations 'martiales'. Sera t'il facile de mourir pour les héros ? (...)