Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : volonté (7)(...) Nos gestes indiquaient assez la voie différente où chacun de nous essayait d'entraîner l'autre ; mais Hans semblait s'intéresser peu à la question dans laquelle son existence se trouvait en jeu, prêt à partir si l'on donnait le signal du départ, prêt à rester à la moindrevolontéde son maître. Que ne pouvais-je en cet instant me faire entendre de lui ! Mes paroles, mes gémissements, mon accent, auraient eu raison de cette froide nature. (...)
L'air, le feu et l'eau combinent leurs efforts pour s'opposer à mon passage ! Eh bien ! l'on saura ce que peut mavolonté. Je ne céderai pas, je ne reculerai pas d'une ligne, et nous verrons qui l'emportera de l'homme ou de la nature ! (...)
« Au radeau ! s'écria-t-il. Telle fut sa réponse. J'eus beau faire, supplier, m'emporter, je me heurtai à unevolontéplus dure que le granit. Hans achevait en ce moment de réparer le radeau. On eût dit que cet être bizarre devinait les projets de mon oncle. (...)
Impossible. Si encore Hans se fût joint à moi. Mais non ! Il semblait que l'Islandais eût mis de côté toutevolontépersonnelle et fait voeu d'abnégation. Je ne pouvais rien obtenir d'un serviteur aussi inféodé à son maître. (...)
- Rien, Axel, rien. Mais te nourrira-t-il davantage à le manger des yeux ? Tu fais là les raisonnements d'homme sansvolonté, d'un être sans énergie ! - Ne désespérez-vous donc pas ? m'écriai-je avec irritation. - Non ! (...)
certes oui ! et tant que son coeur bat, tant que sa chair palpite, je n'admets pas qu'un être doué devolontélaisse en lui place au désespoir. » Quelles paroles ! L'homme qui les prononçait en de pareilles circonstances était certainement d'une trempe peu commune. (...)
Le jour même, il déposa aux archives de la ville le document de Saknussemm, et il exprima son vif regret de ce que les circonstances, plus fortes que savolonté, ne lui eussent pas permis de suivre jusqu'au centre de la terre les traces du voyageur islandais. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...